Le fléau de la traite des êtres humains est une tache sur toute l’humanité. Elle traverse les frontières, détruit les communautés et prive des millions de personnes de leur dignité humaine.
Aujourd’hui, on estime que plus de 25 millions d’adultes et d’enfants dans le monde sont victimes de traite humaine.
Une idée entretenue au sujet de la traite des êtres humains est que les victimes sont généralement recrutées dans la rue. En réalité, depuis 2013, c’est sur le web que les trafiquants recrutent le plus couramment les victimes à des fins de traite sexuelle.
Avec l’essor du web, les trafiquants disposent de puissants outils pour solliciter, recruter et exploiter des personnes innocentes. Selon le rapport 2020 de l’ONU sur la traite des êtres humains, « les technologies Internet sont de plus en plus utilisées pour faciliter la traite des personnes ».
Les plateformes de médias sociaux telles que Facebook, Instagram, WeChat et Snapchat sont largement utilisées par les trafiquants pour recruter des victimes de la traite sexuelle. Selon le rapport fédéral américain sur la traite des personnes (U.S. Federal Human Trafficking Report), 59 % du recrutement de victimes en ligne en 2020 ont eu lieu sur Facebook.
Parmi les utilisateurs des médias sociaux les plus vulnérables figurent les enfants. Selon le rapport mondial sur la traite des personne (Global Report on Trafficking), une victime sur trois est un enfant. Les enfants des pays à revenu élevé, où l’accès à la technologie est plus étendue, sont plus fréquemment victimes de la traite à des fins d’exploitation sexuelle.
Les jeunes utilisateurs de médias sociaux n’ont souvent pas conscience de la menace que représentent les trafiquants en ligne et des méthodes qu’ils utilisent derrière le « grooming » virtuel. Une étude commandée par la commission sur la traite des êtres humains du procureur général de l’Ohio a identifié des méthodes par lesquelles les trafiquants manipulent les jeunes victimes en ligne en exploitant leurs insécurités. Des posts qui communiquent la peur, une déception ou un manque de confiance peuvent être exploités par les trafiquants qui leur font des fausses promesses de protection, d’acceptation et de compréhension.
Non seulement les trafiquants utilisent les plateformes en ligne pour recruter leurs victimes, mais ils les utilisent également pour faire de la publicité et exploiter leurs victimes.
Aux États-Unis, en 2020, 83 % des cas de traite sexuelle étaient le résultat d’une sollicitation sur le web. Depuis 2008, Internet est la méthode de sollicitation la plus fréquemment utilisée par les trafiquants pour mettre en relation des victimes et des acheteurs aux États-Unis.
Une autre idée reçue au sujet la traite des êtres humains est que les victimes traversent fréquemment les frontières nationales. En réalité, 77 % des victimes ne quitteraient jamais leur pays de résidence. Aux États-Unis, moins de la moitié des victimes de la traite sexuelle traversent la frontière des États.
Les plateformes numériques, les webcams et les retransmissions en direct ont réduit la nécessité pour les trafiquants de transporter les victimes et leur ont permis d’élargir la portée géographique de leurs activités. Comme l’indique le Rapport mondial sur la traite des personnes (Global Report on Trafficking in Persons), le web permet aux trafiquants d’opérer dans plusieurs endroits en même temps, tout en exploitant physiquement les victimes dans un seul endroit. En fait, en 2018, une étude a révélé que 42 % des victimes de la traite qui ont rencontré leur trafiquant en ligne, ne l’ont jamais vu en personne.
Alors que l’utilisation de la technologie continue de croître, les trafiquants d’êtres humains sont susceptibles de développer de nouvelles stratégies pour solliciter, recruter et exploiter des personnes innocentes, à moins que les gouvernements et la société civile n’exigent la fin de ce fléau mondial.
Source : Gingrich360.com.
Callista Louise Gingrich est une femme d’affaires, auteure, productrice de films documentaires et diplomate qui a occupé le poste d’ambassadrice des États-Unis auprès du Saint-Siège entre 2017 et 2021.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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