Selon l’Institut Pasteur, le nombre de cas annuels de septicémie en France s’élève à plus de 250.000, ce qui en fait l’une des principales causes de décès parmi les patients hospitalisés.
Les antibiothérapies intraveineuses standard s’avèrent souvent infructueuses tant la nature de la septicémie est complexe. Pourtant, un nouvel espoir pourrait venir d’une substance improbable : la vitamine C.
L’une des maladies les plus difficiles à traiter
Lorsque l’organisme lutte contre une infection, le système immunitaire se mobilise pour une courte durée, puis se replie. Parfois, cependant, il persiste à attaquer l’organisme ; c’est le propre de la septicémie.
La septicémie survient de manière imprévisible et peut être agressive, rendant la réponse immunitaire incontrôlable. Dans le pire des cas, les organes vitaux s’arrêtent, entraînant la mort.
« La septicémie est l’une des affections les plus difficiles à traiter en soins intensifs », a déclaré à Epoch Times le Dr Paul Marik, spécialiste des soins pulmonaires et intensifs, président et directeur scientifique de l’alliance Frontline Covid-19 Critical Care (FLCCC).
La maladie concerne environ 30 à 50 % des hospitalisations qui aboutissent à un décès. Dans un rapport d’enquête publié en 2019, les chercheurs ont noté que la plupart des décès dus à la septicémie ne pourraient probablement pas être évités grâce à de meilleurs soins hospitaliers.
La probabilité d’une issue positive au traitement dépend fortement de deux facteurs : le type de septicémie et le temps écoulé entre l’apparition de la maladie et le traitement, a expliqué le Dr Marik. Le « sepsis médical » résulte d’une maladie telle qu’une pneumonie ou une infection des voies urinaires. Le « sepsis chirurgical » fait référence au sepsis qui nécessite une intervention chirurgicale urgente et résulte le plus souvent de la rupture d’un organe abdominal. Mais en ce qui concerne le sepsis médical, il est possible d’y répondre en administrant rapidement de la vitamine C par voie intraveineuse.
Comment la vitamine C peut-elle aider ?
Historiquement, la vitamine C était utilisée pour traiter le scorbut. Toutefois, ces dernières années, il a été établi que la vitamine C avait divers effets bénéfiques qui ont conduit à son utilisation dans des maladies telles que le cancer et la septicémie.
Les patients atteints de septicémie présentent souvent une inflammation généralisée et une augmentation des espèces réactives de l’oxygène (ERO). Les ROS peuvent provoquer des lésions graves qui finissent par entraîner le dysfonctionnement de plusieurs organes.
La vitamine C, qui est un puissant antioxydant, piège et désengage les ERO qui causent des problèmes. Elle aide également à lutter contre l’inflammation et a des effets très variés qui peuvent être bénéfiques pour la septicémie.
Le taux de vitamine C dans le sérum de la plupart des gens est supérieur à 50 micromoles par litre. Cependant, les médecins ont remarqué que les taux de vitamine C des patients atteints de septicémie diminuent rapidement, les patients gravement malades tombant en dessous de 11 micromoles par litre. Les chercheurs émettent l’hypothèse que ce phénomène reflète l’épuisement de la vitamine C par l’organisme qui tente de retrouver son équilibre. Cette même observation a été faite chez des patients atteints de cancer.
De nombreuses études ont cherché à déterminer si la vitamine C pouvait réduire la gravité de la septicémie.
En 2020, un essai contrôlé randomisé en double aveugle portant sur 137 patients a donné à un groupe de patients atteints de septicémie un traitement standard et à un autre groupe le traitement standard plus des vitamines C et B1 et de l’hydrocortisone administrées par voie intraveineuse. Le groupe ayant reçu le traitement combiné a résolu le choc septique beaucoup plus rapidement que le groupe ayant reçu le protocole thérapeutique standard. Le Dr Marik et ses collègues ont utilisé cette thérapie combinée pour « une multitude de patients ».
Un autre essai a révélé un taux de mortalité d’environ 14,3 % avec de fortes doses de vitamine C par voie intraveineuse, contre 64,3 % sans cette vitamine.
Il existe une « physiopathologie complexe d’une cascade mortelle de cytokines et de protéines inflammatoires sous-jacente à la septicémie », et la vitamine C peut « théoriquement supprimer la cascade inflammatoire », selon des scientifiques auteurs d’une méta-analyse réalisées en 2022. Les chercheurs ont examiné 23 études sur l’efficacité de la vitamine C à haute dose comme traitement de la septicémie. Ils ont conclu que la vitamine C réduisait la mortalité, les cas de défaillance d’organes et la nécessité de prendre des médicaments pour la tension artérielle.
La vitamine C à forte dose est généralement administrée par voie intraveineuse, étant donné qu’elle est absorbée à 100 % par le sang. Cette dose peut aller de 2 à 10 grammes par jour, voire plus. Cependant, bien que les formulations intraveineuses soient généralement préférées chez les patients gravement malades et qu’elles puissent augmenter rapidement les taux sériques de vitamine C, aucune différence d’efficacité clinique n’a été rapportée entre la voie intraveineuse et la voie orale. Selon le Dr Marik, la dose optimale de vitamine C à l’hôpital est de 1,5 gramme par voie intraveineuse toutes les six heures pendant la séance de traitement.
« Compte tenu de son faible coût et de ses effets indésirables minimes, nous encourageons vivement la réalisation d’autres essais randomisés de grande envergure pour faire de la vitamine C une norme de soins dans la prise en charge du sepsis », écrivent les auteurs de l’étude.
Les antibiotiques restent essentiels et peuvent sauver des vies s’ils sont utilisés correctement. Cependant, selon un rapport, l’utilisation inappropriée d’antibiotiques se produit chez plus de 31 % des patients atteints de septicémie. Cette mauvaise utilisation peut augmenter le risque de mortalité et les séjours à l’hôpital. Dans une autre étude, les chercheurs ont constaté qu’une mauvaise utilisation des antibiotiques chez les patients atteints de septicémie était associée à un déclin neurologique.
Pourquoi les hôpitaux n’utilisent-ils pas la vitamine C ?
La vitamine C en tant que traitement d’appoint reste peu utilisée dans les hôpitaux. « Il est difficile de savoir précisément pourquoi la vitamine C intraveineuse n’est pas utilisée dans chaque cas de septicémie », dit le Dr Marik.
Il cite le manque de sensibilisation ou les politiques hospitalières qui peut-être favorisent les antibiotiques au détriment de la vitamine C.
« Les autorités médicales et les hôpitaux ont une tendance inquiétante à ne considérer comme efficaces que les traitements nouveaux et coûteux dont la sécurité est souvent douteuse, alors que nous devrions d’abord nous intéresser à ce qui est facilement disponible, bien étudié et relativement sûr », ajoute le Dr Marik. Ce préjugé semble être un facteur majeur de l’utilisation limitée de la vitamine C dans le traitement de la septicémie, selon lui.
« Compte tenu des difficultés liées au traitement de la septicémie, il n’y a aucune raison médicale de ne pas inclure la vitamine C par voie intraveineuse dans un protocole de traitement », conclut-il.
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