Ce n’est pas une bonne nouvelle : l’exposition aux particules fines dans le réseau de métro parisien est élevée et parfois très élevée. De nouvelles mesures de la RATP pointent ce phénomène, qui ne s’améliore pas avec les années.
L’Organisation mondiale de la santé recommande une exposition annuelle inférieure à 20 microgrammes pour les particules d’un diamètre inférieur à 20 micromètres et de 10 microgrammes pour les particules inférieures à 2,5 micromètres. Dans le cas de la station Roosevelt dans le 8e arrondissement, le niveau atteint « seulement » 40 microgrammes par an, mais à Châtelet ou à Auber, ce niveau s’envole pour atteindre respectivement 150 et 180 microgrammes. En France, le seuil d’alerte est fixé à 80 microgrammes en extérieur.
Plusieurs facteurs expliquent ces taux. Le système de freinage des anciens wagons génère de nombreuses particules métalliques et l’usure des freins et ballasts aggravent parfois la situation. «Les poussières de ballast se voient facilement à l’œil nu. Dans certaines stations, quand le train arrive en gare, on peut voir un nuage de poussière qui l’accompagne», explique au Figaro Jean-Baptiste Renard, directeur de recherches à l’Université d’Orléans et au CNRS spécialisé dans la chimie atmosphérique.
Pour ne rien arranger, un nombre de bouches de métros se trouvent à hauteur des pots d’échappement des véhicules et poids lourds circulant en surface. Et les particules, en plus d’être transportées dans les couloirs, y demeurent du fait de la ventilation parfois insuffisante. « Ces particules sont constamment remises en suspension quand un train entre ou quitte la gare. Il y a donc un risque constant de les inhaler », pointe le chercheur, qui conclue : « Tous ces facteurs donnent des taux de particules épouvantables ».
Les spécialistes s’inquiètent de ce niveau d’exposition et beaucoup déplorent un manque d’information de la part de la RATP. Les particules fines de métaux sont très nocives aux cellules du corps humain, particulièrement pour les populations fragiles, femmes enceintes, enfants en bas âge ou personnes âgées.
D’après la RATP, « il s’agit d’un phénomène constaté dans tous les réseaux ferroviaires du monde » et qu’« il n’existe pour l’heure aucune norme en matière de particules dans les espaces souterrains, ce qui n’empêche pas la RATP d’engager des actions visant à réduire la présence des microparticules dans l’air ».
D’après les données mesurées et publiées par la RATP, à 10h du matin, on retrouve une concentration de particules fines de 200 µg/m3 à la station Châtelet et de 120 µg/m3 à la station Auber. C’est six fois plus qu’à la Porte d’Auteuil ou sur l’avenue des Champs Élysées à la même heure (moins de 40 µg/m3).
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