L’Allemagne prévoit de réduire sensiblement dépenses et nouveaux emprunts l’an prochain, misant sur une « normalisation » de la politique budgétaire après les écarts liés à la pandémie et la crise énergétique, selon le projet de loi de finance dévoilé lundi.
Les dépenses pour l’armée atteindront au contraire un niveau record pour rénover la Bundeswehr, un chantier prioritaire depuis l’invasion russe de l’Ukraine, et atteindre dès l’an prochain les 2% du PIB préconisés par l’Otan.
Le gouvernement d’Olaf Scholz a bouclé dans la douleur ce projet qui doit être adopté en Conseil des ministres mercredi et a donné lieu à une foire d’empoigne entre les trois partis de la coalition face aux économies réclamées par le ministre des Finances libéral Christian Lindner.
La première économie de la zone euro, entrée en récession cet hiver, prévoit pour l’an prochain 445,7 milliards de dépenses, contre 476,3 milliards programmés cette année. Mais les dépenses en 2024 dépasseront de 25% leur niveau de 2019, note le projet.
La baisse des nouveaux emprunts est plus drastique avec 16,6 milliards prévus pour 2024 contre 45,6 milliards en 2023.
La règle constitutionnelle de « frein à l’endettement »
De cette façon, l’Allemagne va respecter sa règle constitutionnelle de « frein à l’endettement » qui interdit à l’État d’emprunter plus de 0,35% de son PIB chaque année, assure la loi de finance.
Après avoir été suspendu trois ans de suite pour que le gouvernement puisse injecter les milliards destinés à limiter l’impact de la pandémie de Covid-19, ce plafond est de nouveau en vigueur depuis cette année.
Mais pour que le budget 2023 soit conforme au frein à l’endettement, l’Allemagne a eu recours à un véritable numéro d’équilibriste, avec la multiplication de fonds spéciaux, non comptabilisés dans le budget officiel. Ces fonds ont notamment permis de dépenser sans compter pour soutenir ménages et entreprises face à la hausse des prix de l’énergie.
La « contribution de 2% du PIB aux objectifs de l’Otan »
C’est dans l’une de ces enveloppes exceptionnelles que le gouvernement va piocher pour atteindre, en 2024, « la contribution de 2% du PIB aux objectifs de l’Otan », selon le projet de budget, un engagement d’Olaf Scholz.
Une somme de 51,8 milliards d’euros proviendra du budget régulier de la défense, un nouveau plus haut après les quelque 50 milliards du budget 2023.
S’y ajouteront 19,2 milliards d’euros issus du « fonds spécial pour la Bundeswehr » – un fonds doté de 100 milliards d’euros au total annoncé par le chancelier après l’invasion de l’Ukraine et dont seule une infime partie a pour l’instant été dépensée.
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