Le Canada et le Mexique peuvent éviter les droits de douane américains en prenant des mesures adéquates pour sécuriser leur frontière et stopper le trafic de fentanyl, a déclaré Howard Lutnick, le candidat du président Donald Trump au poste de secrétaire au commerce, lors de son audition de confirmation.
« Pour autant que je sache, ils agissent rapidement et, s’ils s’exécutent, il n’y aura pas de droits de douane », a-t-il déclaré à Washington le 29 janvier. « Et s’ils ne le font pas, il y en aura. »
M. Lutnick a également laissé entendre que le Canada pourrait faire face à une seconde vague de droits de douane au printemps, lorsque le représentant américain au Commerce et le ministère du Commerce auront terminé leur étude sur le recours aux droits de douane par les États-Unis afin de réduire ses déficits commerciaux avec d’autres pays. Howard Lutnick a expliqué que la taxe – dont Donald Trump a menacé le Canada et le Mexique – constitue un « tarif distinct visant à inciter à l’action » à la frontière.
Le président Trump a menacé d’imposer des droits de douane de 25 % sur toutes les exportations canadiennes et mexicaines, à moins que ces pays ne prennent des mesures adéquates pour lutter contre le trafic de drogue et l’immigration clandestine à leurs frontières avec les États-Unis.
Ottawa a dévoilé une stratégie de 1,3 milliard de dollars pour lutter contre l’immigration illégale et le trafic transfrontalier. Toutefois, M. Trump a récemment réitéré sa menace d’imposer des droits de douane « substantiels » au Canada. De son côté, Ottawa, en collaboration avec les provinces, a coordonné ses mesures de rétorsion.
M. Lutnick, président-directeur général de la firme de services financiers Cantor Fitzgerald, a affirmé que les laboratoires canadiens de fentanyl « sont contrôlés par des cartels mexicains » et que le Canada devrait « respecter les États-Unis » en empêchant l’exportation du fentanyl vers son voisin du sud. « Il ne s’agit donc pas d’un droit de douane en soi. Il s’agit d’une action de politique intérieure : fermez votre frontière et ne laissez plus entrer le fentanyl dans notre pays », a-t-il ajouté.
Le Service des douanes et de la protection des frontières des États-Unis a intercepté 20 kg de fentanyl à la frontière canadienne pendant l’exercice 2024, alors qu’environ une tonne a été saisie à la frontière mexicaine. La production de fentanyl au Canada est en hausse en raison de la participation croissante des organisations criminelles, selon le rapport public 2024 du Service canadien de renseignements criminels.
Produits laitiers et automobiles
Lors de son audience de confirmation, M. Lutnick a affirmé vouloir que davantage de produits laitiers américains soient exportés au Canada. Il a également accusé le pays de traiter les agriculteurs américains de manière « épouvantable ». Le système de gestion de l’offre au Canada est conçu pour réguler la production et la demande de produits laitiers et de volaille. Il prévoit des droits de douane pouvant atteindre 300 %.
M. Lutnick a également appelé les États-Unis à utiliser une « politique tarifaire réfléchie » pour relocaliser les emplois de la construction automobile dans le pays. « La fabrication automobile a été délocalisée au Canada et au Mexique. Cela doit revenir dans le Michigan, dans l’Ohio », a-t-il déclaré.
En octobre, Donald Trump a promis de renégocier l’Accord économique et commercial global (ACEUM) entre les États-Unis, le Mexique et le Canada s’il était élu. L’ACEUM est entré en vigueur en 2020 pour succéder à l’Accord de libre-échange nord-américain, que Trump avait renégocié pendant son premier mandat.
Selon l’entente récente, 75 % des pièces automobiles doivent désormais être fabriquées en Amérique du Nord pour être exemptées de droits de douane, contre 62,5 % auparavant. De plus, le Canada a dû revoir sa politique de gestion de l’offre en accordant des avantages commerciaux exclusifs au marché laitier américain.
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