Face à l’explosion du coût de l’énergie, les musées et les cinémas misent sur les économies déjà réalisées et de futurs investissements avec l’aide de l’Etat, plutôt que sur des fermetures ou la hausse du prix des billets d’entrée.
Un chauffage baissé à 19°C dans les cinémas
La Fédération nationale des cinémas français (FNCF) vient d’émettre des recommandations pour tenter de réduire la consommation énergétique des salles, sans trancher la question d’une éventuelle réduction du nombre de séances.
« L’énergie pour faire tourner une salle dépasse largement les 3% du chiffre d’affaires, et les 10% dans les cinémas les plus anciens », selon la FNCF.
Les 6.193 salles sont invitées à éteindre leurs enseignes en dehors des heures d’ouverture, baisser le chauffage à 19°C, réduire la climatisation, ou encore adapter les horaires d’ouverture « en fonction des flux de public »… La profession est divisée sur l’opportunité de réduire le nombre de séances.
Les salles placent aussi leur espoir sur de nouveaux projecteurs consommant environ quatre fois moins d’énergie. Un investissement massif pour lequel la ministre de la Culture Rima Abdul Malak a promis d’aider à « construire un plan de remplacement », sans avancer de montant, ni de calendrier précis.
Un objectif de 20% de réduction de la consommation d’énergie pour les musées
« On est sur un coût de l’énergie multiplié par trois », dit à l’AFP Pierre-Emmanuel Lecerf, administrateur général de l’établissement public qui gère les musées d’Orsay et de l’Orangerie. En 2022, celui-ci représentait 5% du budget de fonctionnement de l’établissement, s’élevant à 27 millions d’euros. Les prévisions pour 2023 l’évaluent à 12%, soit plus de trois millions d’euros.
Au Louvre, qui n’annonce pas de prévisions chiffrées mais une baisse de sa consommation d’énergie de 17% en 2021 par rapport à 2018, son budget énergétique atteignait « environ 10 millions d’euros en 2021, sur un montant global des charges de fonctionnement de 216 millions d’euros ».
« A ce stade, nous ne voulons surtout pas fermer les musées, ni augmenter les tarifs. C’est à nous de nous adapter », souligne M. Lecerf. C’est sans compter bien sûr sur d’éventuels « délestages massifs ou une rupture d’approvisionnement d’énergie », prend-il la précaution d’ajouter. Dans le viseur: « la production de chaud, de froid et l’éclairage ».
« Nous nous fixons a minima un objectif de 20% de réduction de la consommation d’énergie, voire 25%, d’ici à 2023 en misant sur des investissements supplémentaires à court terme. Cela ne permettra pas de compenser totalement l’inflation des prix de l’énergie, mais de faire une partie du chemin », ajoute ce responsable.
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