La dépouille du footballeur Emiliano Sala sera vendredi sur le sol argentin où des obsèques seront organisées dans le village qui l’a vu grandir, Progreso, près de quatre semaines après l’accident encore inexpliqué de l’avion privé qui l’emmenait de Nantes à Cardiff, le club où il venait de signer.
C’est le maire du petit bourg agricole de la Pampa qui a annoncé le retour attendu de celui que le pays pleure depuis la confirmation de sa mort, vendredi dernier. « Le corps d’Emiliano arrivera vendredi en fin d’après-midi à Progreso », a déclaré Julio Muller, qui s’est entretenu avec la famille du joueur dont une partie s’était rendue à Cardiff et Nantes, et dans les îles anglo-normandes, la terre la plus proche du point de la disparition de son avion, le 21 janvier.
Un diplomate a précisé à l’AFP que le cercueil du footballeur sera transféré jeudi de la morgue à l’aéroport de Londres-Heathrow et qu’il arriverait vendredi matin à 09H05 (14H05 GMT) par le vol régulier de la compagnie British Airways. La famille d’Emiliano Sala sera à l’aéroport d’Ezeiza, près de Buenos Aires, pour recevoir la dépouille, qui sera ensuite transportée vers Progreso dans un véhicule des pompes funèbres.
« Nous allons pouvoir lui donner l’hommage qu’il mérite », a réagi Diego Solis, ami et ancien entraîneur de l’ancien joueur du FC Nantes. « Pour la veillée, le gymnase, c’est un endroit symbolique, il le connaissait bien », a-t-il ajouté, d’une voix émue. « Quelle douleur, confie l’entraîneur. On ne peut pas ressentir autre chose, il était tellement bon, très aimé et un exemple pour les enfants. »
Les obsèques du joueur argentin, probablement samedi, viendront clore quatre semaines d’attente, de faux espoirs et de vrai détresse. Quelques jours après la disparition de l’avion de Sala, après l’arrêt des recherches par les autorités britanniques et françaises, une cagnotte lancée par la famille de l’attaquant avait réuni la somme nécessaire (plus de 300.000 euros) pour faire poursuivre les investigations par une société privée.
La localisation de l’épave du monomoteur Piper Malibu, le 3 février, à 20 km au nord de Guernesey, puis l’identification cinq jours plus tard, de l’unique corps retrouvé à l’intérieur comme étant celui de l’attaquant de 28 ans, avait ouvert la voie, selon les mots de sa famille, à un « travail de deuil » de ses proches, et un rapatriement de la victime vers l’Argentine.
Les premiers éléments de l’enquête de la justice anglaise, lundi, concluant à un décès consécutif à des « blessures à la tête et au tronc », ont levé les derniers obstacles à son retour à Progreso. Tan Sri Vincent Tan, le propriétaire du club de Cardiff, avait « offert » de procéder aux arrangements pour rapatrier le corps de Sala en Argentine. « Même quand il sera là-bas, il sera toujours dans nos cœurs », avait-il déclaré.
Une délégation de joueurs du FC Nantes et du FC Cardiff devrait se rendre à Progresso pour assister aux obsèques du joueur, transféré pour 17 millions d’euros. Mardi, à l’heure même où les acteurs de la Ligue des champions rendaient le dernier d’une longue série d’hommages à Sala, Cardiff s’est engagé à régler le montant du transfert « si contractuellement nous sommes obligés de le payer », relevant toutefois des « anomalies » dans le contrat.
Sala était supporter d’Independiente et le club lui a rendu hommage dimanche lors du match contre Union de Santa Fe, la province où il a grandi. Comme Sala portait le numéro 9, l’arbitre a interrompu la rencontre à la 9e minute, pour permettre aux supporters et aux joueurs de l’ovationner. Des ballons jaunes, couleur de Nantes, ont aussi été lâchés.
L’avion privé, affrété par l’agent de Sala et à bord duquel ne se trouvait, outre le joueur, que le pilote, David Ibbotson, était parti de Nantes, après un adieu de Sala à ses anciens coéquipiers, vers Cardiff le 21 janvier au soir. Il avait disparu des radars après avoir demandé à voler à une altitude inférieure, après le passage des îles anglo-normandes. Les causes de son accident restent mystérieuses et le corps du pilote n’a pas été retrouvé.
D.C avec AFP
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