« Cocorico ! », claironne la célébrissime souris américaine pour l’anniversaire de son magazine : Le Journal de Mickey a fêté lundi ses 90 ans, lui qui, contrairement à ce qu’on croit souvent, est né en France et non aux États-Unis.
« Peu de gens le savent » mais « il fait partie du patrimoine français », sourit sa rédactrice en chef, Édith Rieubon, dans un entretien avec l’AFP.
Doyen de la presse jeunesse dans l’Hexagone, Le Journal de Mickey, qui sort toutes les deux semaines, célèbre cet anniversaire avec une triple parution.
Après un grand format mi-septembre puis un numéro collector jeudi, un hors-série de 300 pages paraîtra le 23 octobre. Au programme : une compilation des meilleures BD de l’histoire du journal et une rétrospective de ses rubriques cultes.
Le premier Journal de Mickey sort le 21 octobre 1934, deux ans après une publication italienne proche, Topolino. La célèbre souris avait été créée en 1928 par Walt Disney aux États-Unis, pour le cinéma.
Des techniques de marketing novatrices
Le Journal de Mickey est le bébé de Paul Winkler, Français né en Hongrie et patron de l’agence Opera Mundi. « Il faisait de la syndication : il achetait aux États-Unis de la BD américaine, qu’il revendait aux quotidiens français », explique Édith Rieubon.
« Il y avait de la BD Disney et d’autres, comme Pim Pam Poum, poursuit-elle. Comme c’était un homme de presse, il s’est dit : “Avec ces BD, j’ai de quoi créer un magazine fantastique”. »
Winkler met en oeuvre des techniques de marketing novatrices et fait distribuer des tracts publicitaires devant les écoles. Le premier numéro s’arrache à 400.000 exemplaires.
« Il y avait déjà tout l’ADN du titre, tout ce qui en fait un magazine complet : de la BD, des jeux et de l’éditorial » avec « une petite interview de l’aviatrice Hélène Boucher », souligne sa rédactrice en chef.
Il revient en format magazine en 1952
Avec la Seconde Guerre mondiale, Le Journal de Mickey connaît une période chaotique à partir de 1940 puis s’arrête en 1944. Winkler le relance en 1952, en repartant du numéro 1.
« En 1934, c’était un format tabloïd de 8 pages. Là, il revient en format magazine, avec un logo inspiré des magazines de reportage Paris Match et Life« , souligne Édith Rieubon.
Je me rappelle clairement avoir acheté le numéro spécial 60 ans du journal de Mickey u_u #ieuv pic.twitter.com/nLc8zGOgAg
— Jibé (@jibe_) October 16, 2024
Depuis, sa parution ne s’est plus interrompue. Mort en 1982, Paul Winkler a fini sa vie comme directeur du quotidien France-Soir.
En 2022, Le Journal de Mickey a refondu sa formule pour « renforcer l’éditorial ». Destiné aux 7 ans et plus, il propose un carnet d’activités à faire en famille avec la bande des Castors Juniors, de l’actualité culturelle ou sportive et, évidemment, des bandes dessinées.
Conformément à son histoire, il mélange BD Disney et extérieures : hier Mandrake ou Hägar Dünor, aujourd’hui les françaises L’élève Ducobu ou Les Sisters.
Il appartient au groupe Unique Heritage Media, qui édite d’autres titres sous licence Disney, dont Picsou Magazine.
Comme toute la presse papier, Le Journal de Mickey, qui n’a pas de version numérique, a souffert d’une érosion de ses ventes. Chaque numéro s’est écoulé l’an dernier à 57.000 exemplaires payants selon l’ACPM (Alliance pour les chiffres de la presse et des médias), contre 120.000 dix ans avant.
« Le message qu’on voudrait faire passer, c’est que les parents retrouvent le chemin des kiosques et se disent : “Allez, je mets un journal dans les mains de mon enfant” », plaide Édith Rieubon.
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