Pilier des Monty Python et de leur humour déjanté qui ont marqué les années 1970, le comédien et réalisateur britannique Terry Jones est mort mardi soir à l’âge de 77 ans, a annoncé mercredi sa famille.
Avec le groupe maître de l’absurde, Terry Jones a co-réalisé la comédie culte « Sacré Graal » avec Terry Gilliam en 1975 et réalisé « La Vie de Brian » en 1979. Egalement auteur de livres pour enfants ou de documentaires historiques, il était malade depuis plusieurs années.
« Terry nous a quittés au soir du 21 janvier 2020 à l’âge de 77 ans avec sa femme Anna Soderstrom à ses côtés après un long combat, toujours avec humour, contre une forme rare de démence », a annoncé sa famille dans un communiqué. « Son travail avec les Monty Python, ses livres, ses émissions de télévision et ses poèmes vivront pour toujours ».
« Cela semble étrange qu’un homme aux talents si nombreux et à l’enthousiasme inépuisable, se soit éteint si doucement… », a réagi sur Twitter son acolyte des Monty Python John Cleese. « Parmi ses nombreuses réalisations, le plus grand cadeau qu’il nous a fait à tous a été sa mise en scène de ‘La Vie de Brian’. La perfection ».
Un autre pilier des Monty Python, Michael Palin, qui perd « l’un de (ses) plus proches amis », a salué « un auteur-interprète parmi les plus drôles de sa génération » et un « comédien de la Renaissance complet: auteur, réalisateur, animateur, historien, écrivain pour enfants brillant ».
Né le 1er février 1942 à Colwyn Bay, au Pays de Galles, Terry Jones rencontre Michael Palin en faisant du théâtre à l’université d’Oxford. Quelques années plus tard, ils travaillent avec Graham Chapman, John Cleese, Eric Idle et l’Américain Terry Gilliam, pour créer une nouvelle émission humoristique sur la BBC.
Le « Monty Python’s Flying Circus » est diffusé pour la première fois le 5 octobre 1969, juste avant le bulletin météo. Le cirque durera jusqu’en 1974, pour s’imposer en 45 épisodes comme une référence absolue de l’humour britannique.
Erudit, Terry Jones n’a pas déployé ses qualités de médiéviste que pour le délirant « Sacré Graal ». Il les a aussi mises à profit pour écrire livres d’histoire et réaliser documentaires, quitte à enfiler la cote de maille pour illustrer son récit des croisades.
Interprétant souvent des rôles de femmes, il a incarné dans « La Vie de Brian », qui retrace les tribulations d’un quidam qui se retrouve malgré lui pris pour Jésus, la mère de ce héros malgré lui. Dans l’une des répliques phares du long-métrage qui avait fait scandale à sa sortie en 1979, il s’échinait d’une voix criarde à convaincre une foule adoratrice qu’elle se méprenait: « Maintenant vous m’écoutez. Ce n’est pas le messie. C’est un vilain garçon ! »
A l’époque, les critiques criant au blasphème l’avaient laissé stupéfait. Le filme ne porte pas sur « ce que le Christ disait », mais sur les « gens qui le suivaient », avait-il déclaré. « Ceux qui pour les 2.000 années suivantes allaient torturer et s’entre-tuer pour lui, parce qu’ils n’arrivaient pas à se mettre d’accord sur ce qu’il disait sur la paix et l’amour. »
Terry Jones a également réalisé le « Sens de la Vie », dernier film des Monty Python, en 1983. Il y a incarné un patron obèse de restaurant, célèbre pour son « Il me faut un seau, je vais vomir ».
Plus sérieusement, il s’était opposé à la guerre en Irak en 2003 et avait pris la plume pour écrire des articles et même un livre à ce sujet.
Terry Jones a eu deux enfants de son premier mariage avec Alison Telfer, qu’il a épousée en 1970, et est devenu de nouveau père avec sa dernière épouse, à l’âge de 67 ans.
Il était remonté sur scène en 2014 avec le reste de la troupe – John Cleese, Michael Palin, Terry Gilliam, Eric Idle – pour une série de spectacles.Il rejoint au panthéon des Monty Python Graham Chapman, qui a succombé à un cancer en 1989
« Deux au tapis, il en reste quatre », a tweeté John Cleese.
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