Selon une source au sein du système communiste, le Parti communiste chinois (PCC) utilise des médicaments psychiatriques à l’encontre des hauts fonctionnaires qu’il veut « purger », soulignant l’intensité des luttes de pouvoir au sein du parti.
Le 21 février, Yuan Hongbing, ancien professeur de droit à l’université de Pékin et célèbre dissident exilé en Australie, a déclaré à Epoch Times que, trois jours plus tôt, un cadre du PCC avait révélé l’existence d’une directive interne top secrète émise par le Comité central pour l’inspection disciplinaire du PCC en 2023.
La directive stipule que tout fonctionnaire visé par une purge, s’il est impliqué dans des questions politiques – et donc déloyal envers le dirigeant du PCC Xi Jinping – se verra injecter des médicaments psychiatriques qui le rendront inapte à exercer ses fonctions.
« Tout fonctionnaire qui fait preuve de déloyauté politique à l’égard de Xi Jinping peut se voir injecter des médicaments psychiatriques », estime M. Yuan.
Il ajoute que l’application de telles méthodes met en évidence la brutalité des luttes de pouvoir internes.
« Vous pouvez constater que les luttes intestines au sein du PCC ont atteint un point d’ébullition intense. »
La lutte entre Xi Jinping et Wang Qishan
Yuan Hongbing a eu des contacts directs avec Xi Jinping dans les années 1980 et est resté en contact avec les principaux cercles politiques chinois.
Selon lui, l’ancien vice-président chinois Wang Qishan s’était vu promettre par Xi Jinping d’être maintenu au comité permanent du Politburo au-delà de l’âge de la retraite.
« À l’origine, Xi Jinping souhaitait maintenir Wang Qishan au sein du comité permanent du Politburo au-delà de l’âge de la retraite. Mais les proches de Xi Jinping redoutaient les ambitions personnelles de Wang, et craignaient que son maintien au sein du comité permanent ne menace directement Xi », a-t-il expliqué à Epoch Times.
Une autre source de tension entre les deux hommes provient des efforts de Xi Jinping pour purger certains fonctionnaires du PCC, en particulier ceux des secteurs financier et bancaire.
Selon lui, Xi Jinping n’a d’autre choix que de s’emparer des richesses astronomiques de ces deux secteurs s’il espère atténuer les crises économique et budgétaire du pays. Or le pouvoir d’influence de M. Wang vient justement des secteurs bancaire et financier, dans lesquels il a passé une grande partie de sa carrière, cultivant un large groupe de partisans loyaux, selon M. Yuan.
« Ces deux raisons ont conduit à ce qui peut être décrit comme un conflit irréconciliable entre Wang Qishan et Xi Jinping. »
« Récemment, la faction des ‘princes du PCC’ a cherché à bloquer l’obtention par Xi Jinping d’un troisième mandat lors du 21e congrès du Parti, et voulait proposer Wang en remplacement. C’est ce qui a déclenché la répression décisive et destructrice de Xi Jinping contre la faction de Wang. C’est la toile de fond de toute cette situation. »
Selon M. Yuan, lorsque le régime de Xi Jinping prononce un sursis à une condamnation à mort, cela signifie en réalité que la personne visée subira une autre forme de punition non-officielle.
« Une fois que ces individus condamnés obtiennent le sursis et sont emprisonnés, ils sont soumis à des traitements médicamenteux spéciaux qui endommagent leur système nerveux. Même s’ils restent en vie, leur esprit sera gravement endommagé, les rendant mentalement incapables. »
M. Yuan a enseigné à l’université de Pékin pendant huit ans et à l’université normale du Guizhou pendant dix ans, dispensant des cours à 2000 à 3000 étudiants de premier cycle et à des milliers d’étudiants en formation pour adultes. Pendant son séjour à l’université de Pékin, il a dispensé des cours à une grande partie des officiers de la police armée du peuple chinois. De même, nombreux de ses anciens camarades de classe sont devenus des hauts fonctionnaires du PCC.
Il estime que cette situation témoigne de l’extrême intensité de la lutte pour le pouvoir au sein du PCC.
« Il s’agit d’une situation extrêmement choquante – de telles choses ne se sont même pas produites pendant la révolution culturelle. C’est vraiment intense. »
« Imaginez comment ils doivent traiter les citoyens ordinaires. »
Les drogues et la persécution du peuple chinois par le PCC
L’utilisation de drogues par le régime a d’abord été utilisé à des fins de répression de la population chinoise. Le groupe de victimes le plus important est celui des pratiquants du Falun Gong, aussi appelé Falun Dafa, une pratique spirituelle enracinée dans la culture chinoise traditionnelle qui comprend des enseignements moraux fondés sur les principes de vérité, compassion et tolérance, ainsi que des exercices de méditation.
En juillet 1999, constatant que le nombre de pratiquants du Falun Gong avait atteint 70 millions, dépassant le nombre de membres du parti du PCC, l’ancien dirigeant du PCC, Jiang Zemin, a lancé une répression nationale contre ce groupe spirituel.
Au cours des 25 années de persécution, les responsables du parti communiste ont illégalement détenus des pratiquants du Falun Gong dans des hôpitaux psychiatriques, dans des centres de détention et dans des prisons, et les ont soumis à de mauvais traitements tels que la drogue et la torture, et d’autres formes de maltraitance.
Selon le « Rapport d’enquête sur la persécution spirituelle » publié en 2004 par l’Organisation mondiale chargée d’enquêter sur la persécution du Falun Gong, des cas de persécution de pratiquants associant l’utilisation de drogues ont été constatés dans des hôpitaux psychiatriques, des centres de lavage de cerveau, des centres de réhabilitation pour toxicomanes, des centres de détention, des camps de travail, et des prisons notamment.
Certains ont été soumis à des injections forcées ou ont reçu diverses drogues de force qui ont endommagé leur système nerveux central. Ils ont également été victimes de chocs électriques, de ligatures prolongées, d’alimentation forcée et d’autres formes de mauvais traitements.
En conséquence, certains sont devenus aveugles, sourds, totalement ou partiellement paralysés, ont perdu la mémoire, ont souffert de confusion mentale et de folie, ont développé des ulcères cutanés à long terme ou ont subi de graves lésions des organes internes qui ont conduit à la mort. La majorité des personnes décédées avaient enduré des tortures mentales brutales.
Au 25 décembre 2024, selon des statistiques incomplètes, Minghui.org, un site web consacré au suivi de la persécution des pratiquants du Falun Gong par le PCC, a recueilli et vérifié par des voies non officielles que 5180 pratiquants du Falun Gong ont été persécutés à mort. Les cas de décès sont répartis à travers toute la Chine.
En 2000, Lu Hongfeng, pratiquante de Falun Gong et ancienne directrice adjointe d’une école primaire de la ville de Lingwu, dans le Ningxia, une région autonome du Nord, a été gavée de médicaments neurotoxiques par l’hôpital psychiatrique de Lingwu. L’hôpital a utilisé un médicament importé d’Allemagne, qui plongerait la plupart des gens dans le coma pendant trois jours après l’absorption d’une seule pilule. Mme Lu a été forcée de prendre 24 pilules par jour. Elle est décédée près de 50 jours plus tard.
En 2022, Wang Yuling, une pratiquante du Falun Gong alors âgée de 72 ans et originaire de la ville de Zibo, dans la province orientale du Shandong, a été arrêtée par la police pour avoir voulu parler de la situation du Falun Gong en Chine. Elle a ensuite été condamnée illégalement à un an et demi de prison. Dans la prison pour femmes de Shandong, elle a subi des tortures cruelles, notamment l’ingestion forcée de drogues non identifiées. Elle a souffert de douleurs constantes après sa libération et est décédée en octobre 2024.
Zhou Dongying, une pratiquante du Falun Gong de la ville de Yueyang, dans la province méridionale du Hunan, a été arrêtée à plusieurs reprises. Elle a été soumise plusieurs fois à des séances de lavage de cerveau et a été internée à deux reprises dans des hôpitaux psychiatriques. Elle a été torturée, soumise à des chocs électriques et s’est vu injecter de force des médicaments qui ont endommagé son système nerveux central. En 2015, elle a été victime d’une hémorragie cérébrale, d’une thrombose cérébrale, de pertes de mémoire, de troubles de l’élocution et de paralysie, et est devenue totalement incapable de prendre soin d’elle-même. Elle est décédée en février 2024.
Le 25 février 2025, une recherche sur la version chinoise de Minghui.org pour le terme « drogue » a donné 14.296 articles et entrées connexes. Une recherche sur le terme « injection » a donné 7673 résultats.
Les dissidents et les activistes de la Chine communiste ont également été victimes de ces pratiques. C’est notamment le cas de Peng Ming.
En 1998, M. Peng, entrepreneur chinois et dissident politique, a fondé l’« Union pour le développement de la Chine », dont les principaux membres sont des intellectuels indépendants. Il plaidait en faveur d’un modèle de fédéralisme à la chinoise, avant d’être interdit par les autorités. En 2000, il a fui la Chine pour les États-Unis et a créé le « Comité de développement fédéral pour la Chine » dans le cadre du mouvement en faveur de la démocratie.
En 2004, il a été kidnappé par des agents chinois au Myanmar, puis ramené en Chine. En 2005, un tribunal de Wuhan l’a condamné à la prison à vie pour « organisation et direction d’une organisation terroriste » et l’a privé à vie de ses droits politiques. Il est décédé en 2016 à la prison de Xianning, dans le Hubei.
D’après M. Yuan, le PCC a administré à M. Peng une quantité excessive de médicaments, entraînant la mort cérébrale et, en fin de compte, son décès.
Le très médiatisé « incident des 709 » s’est produit en 2015, lorsque le ministère chinois de la Sécurité publique a lancé une campagne de répression à l’échelle nationale, arrêtant des avocats spécialisés dans la défense des Droits de l’Homme à travers toute la Chine. En décembre 2016, pas moins de 319 avocats, membres du personnel de cabinets juridiques, défenseurs des droits de l’homme et leurs familles ont été interrogés, interdits de quitter le pays, assignés à résidence, arrêtés ou ont fait l’objet d’une disparition forcée. Vingt-trois provinces ont été touchées par ces incidents.
En 2017, Epoch Times a interrogé des avocats libérés et leurs familles. Selon les proches de Li Chunfu, un défenseur des droits de l’homme arrêté lors de l’« incident des 709 », la plupart des avocats libérés à la suite de l’« incident des 709 » ont été contraints d’absorber des drogues inconnues pendant leur détention.
Un autre exemple est celui de Su Yifeng, un ancien conducteur de chariot élévateur de la ville de Guizhou, dans le sud du pays, qui a été détenu illégalement dans un hôpital psychiatrique en 2006 pour son activisme et qui a survécu de justesse.
« Je devais prendre des médicaments tous les jours, et je devais les prendre devant [les médecins]. Après avoir absorbé le médicament», a raconté M. Su à NTD, média partenaire d’Epoch Times, le 7 février dernier.
« Il y avait plusieurs types de pilules, une poignée entière, différentes sortes, et après les avoir prises, j’avais parfois des gonflements. »
Pour M. Su, le PCC est « une véritable secte, une organisation antihumaine, anticivilisation et antivaleurs universelles ».
« Le PCC n’a pas le droit de représenter la Chine ou le peuple chinois. »
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