Ses yeux ne quittent pas la petite balle ronde, ses bras se délient. Luci Krippner oublie complètement la maladie de Parkinson quand elle joue au ping-pong dans un gymnase de Berlin.
« Je m’entraîne parfois pendant 3 heures, librement, sans me rendre compte que je fatigue. C’est super », sourit cette retraitée de 69 ans. Depuis 2015, elle vit avec cette maladie neurodégénérative qui restreint sa capacité à bouger.
Jouer au tennis de table diminue ses tremblements et rend ses mouvements moins douloureux, assure-t-elle. « Et le soir, je dors mieux », ajoute Mme Krippner par dessus le bruit des balles qui rebondissent.
Depuis l’année dernière, Luci s’entraîne deux fois par semaine avec une dizaine de membres de l’association « Ping Pong Parkinson », qui promeut les vertus thérapeutiques de la discipline.
Pour la journée mondiale de la maladie de Parkinson, le 11 avril, les pongistes ont enchaîné les smashs sans ménager leurs efforts.
« J’ai besoin de moins de médicaments quand je joue régulièrement », affirme le coach Andreas Moroff, 54 ans. Vêtu d’un t-shirt « Team Germany », il vérifie de temps à autre que tout le monde se sente bien.
« Chacun peut s’arrêter quand il le souhaite », explique-t-il, « pour boire un peu ou prendre son traitement », à base de dopamine, qui élimine temporairement les symptômes.
Entre deux matchs ou après l’entraînement, les pongistes échangent parfois sur la maladie. « Ici, on sait mieux que quiconque ce que l’on vit au quotidien, les peines et les angoisses », témoigne Andreas.
Une forme de thérapie
« C’est très agréable de jouer avec des personnes qui partagent le même sort », acquiesce Michael Siegert, 65 ans.
Ce dernier laisse facilement éclater sa joie après un point remporté. « Ce n’est pas que du plaisir, c’est aussi une forme de thérapie ».
Plusieurs membres de l’équipe, dont Andreas et Luci, participeront à la prochaine Coupe du monde de ping-pong pour les malades de Parkinson, en septembre en Autriche. L’objectif sera de « jouer sans s’acharner », répète Andreas, qui passe environ 10 heures par semaine raquette en main.
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Malade depuis 15 ans, Hervé Morel pratiquait le ping avant le diagnostic. Si la maladie a changé son quotidien, elle lui a permis de s’épanouir, d’apprendre l’urgence de vivre au présent et de se passionner davantage pour le Ping. pic.twitter.com/9wyUBctGxg
— Fédération Française de Tennis de Table (@ffttofficiel) April 11, 2023
Implantée en Allemagne depuis 2020, Ping Pong Parkinson compte 170 clubs dans le pays et un millier de membres.
Sur son site, l’association s’appuie sur une étude japonaise de 2021 selon laquelle la pratique régulière du ping-pong pendant 6 mois peut réduire les symptômes physiques de Parkinson, comme le tremblement ou les raideurs.
Quelque six millions de personnes vivent avec la maladie de Parkinson dans le monde, dont 400.000 en Allemagne, selon l’association. Incurable, elle peut aussi provoquer des troubles d’expression et du sommeil.
Au fil des années, le patient perd peu à peu sa capacité à bouger et peut, au stade final, avoir besoin d’une chaise roulante ou de rester alité.
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