L’activisme « anti-blasphème », qui vise à criminaliser les actes blasphématoires, prend de l’ascendant au Royaume-Uni, dans un contexte de radicalisation croissante au sein de certaines communautés.
Un rapport du gouvernement britannique alerte sur la fréquence d’incidents impliquant des sectarismes extrêmes, des intimidations et des menaces de violence.
Le rédacteur du rapport décrit l’activisme anti-blasphème sous diverses formes. Les plus fréquentes et les plus virulentes sont celles qui consistent à cibler le blasphème chez les non-musulmans auquels il est reproché d’avoir « insulté l’islam », généralement en montrant des images représentant le prophète Mahomet ou en endommageant des livres du Coran.
L’activisme anti-blasphème vise également des sectes considérées comme « hérétiques », telles que la secte musulmane Ahmadi ou certains groupes chiites.
Le rapport fait état de l’incident médiatisé survenu à la Batley Grammar School, où un enseignant et sa famille, dont quatre enfants en bas âge, ont été contraints de se cacher et ont reçu des menaces de mort après avoir montré à une classe une photo du prophète Mahomet.
Il mentionne également la campagne contre le film d’influence chiite « Lady of Heaven » en 2022, écrit par le cheikh musulman Yasser al-Habib.
Le rapport site également le cas d’un élève de seconde menacé de mort après avoir « légèrement endommagé » un exemplaire du Coran. Ces situations sont liées à une « nouvelle génération » de militants anti-blasphème basés au Royaume-Uni, qui s’efforcent de faire du blasphème une question essentielle pour les musulmans britanniques.
L’évolution récente la plus alarmante
Le rapport indique que le « développement récent le plus alarmant » est l’émergence d’une aile britannique du parti politique extrémiste pakistanais anti-blasphème, Tehreek-e-Labbaik (TLP).
Avant sa mort en 2020, le fondateur du TLP, Khadim Rizvi, soutenait les actes de violence et les meurtres perpétrés par des groupes d’autodéfense envers toute personne accusée de blasphème.
Il avait également salué le meurtre en 2016 d’Asad Shah, un commerçant de 40 ans de Glasgow, en Écosse, qui avait été retrouvé poignardé à mort quelques heures après avoir souhaité à ses clients de « joyeuses fêtes de Pâques » sur Facebook.
Le rapporteur a déclaré qu’un certain nombre de militant anti-blasphème influent au Royaume-Uni ont des liens avec le TLP-UK ou ont fait publiquement l’éloge de Khadim Rizvi et ont appelé les musulmans britanniques à « s’inspirer de ses enseignements ».
Depuis la mort de Khadim Rizvi, trois événements annuels ont été organisés au Royaume-Uni par le TLP-UK pour commémorer sa mémoire et « célébrer son travail d’élimination violente du blasphème contre l’islam ».
Le rapport exhorte le gouvernement à envisager de faire de l’extrémisme anti-blasphème une catégorie spécifique d’extrémisme au Royaume-Uni et d’utiliser ce terme dans les déclarations et documents officiels.
Définition de l’extrémisme
La publication du rapport intervient alors que le gouvernement se prépare à une nouvelle répression de ce qu’il appelle les « opinions extrémistes », le secrétaire d’État aux Communautés, Michael Gove, devant travailler cette semaine sur une nouvelle définition de l’extrémisme.
La nouvelle mouture du gouvernement donnera « plus de détails », et permettra au gouvernement et à d’autres organismes publics d’interdire le financement et tout contact avec des groupes islamistes ou d’extrême-droite.
La définition actuelle de l’extrémisme du gouvernement britannique est « l’opposition vocale ou active aux valeurs britanniques fondamentales, notamment la démocratie, l’État de droit, la liberté individuelle, le respect mutuel et la tolérance à l’égard des différentes croyances et convictions ». Il inclut également « les appels à la mort de membres des forces armées ».
La députée conservatrice Miriam Cates a toutefois lancé une mise en garde sur la plateforme de médias sociaux X : « Nous n’avons pas besoin d’une ‘définition plus large de l’extrémisme’. C’est une pente glissante vers l’abolition des libertés fondamentales ».
« Le Royaume-Uni a un problème avec les islamistes qui glorifient le terrorisme et intimident les autres. Ces personnes commettent des infractions pénales en vertu de la législation actuelle. Nous devons simplement appliquer la loi en poursuivant ceux qui incitent à la violence, glorifient le terrorisme, encouragent le racisme et profèrent des menaces », a ajouté Miriam Cates.
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