L’instruction sur le meurtre d’un agriculteur en 1989 dans le Vaucluse a été rouverte, entraînant la remise en examen du tueur en série Francis Heaulme, qui avait bénéficié d’un non-lieu dans ce dossier, a-t-on appris vendredi auprès du parquet et des avocats.
Le procureur de Reims François Schneider a confirmé à l’AFP une information de France Info sur la réouverture de ce dossier, qui avait abouti à un non-lieu en 2002, et indiqué qu’il serait transmis au pôle criminel de Nanterre, chargé des crimes non élucidés.
En août 1989, Jean-Joseph Clément avait été retrouvé le crâne fracassé par une pierre. « Nous avions demandé depuis plus d’un an la réouverture du dossier sur charges nouvelles », a expliqué à l’AFP l’avocat de la fille de Jean-Joseph Clément, Didier Seban, se réjouissant qu’un juge d’instruction en soit à nouveau saisi.
Il indique avoir « argumenté que les condamnations de Francis Heaulme, notamment dans l’affaire de Montigny-les-Metz, constituaient des éléments nouveaux qui permettaient de mettre en rapport son parcours criminel et les faits concernant M. Clément ». « La manière dont est tué M. Clément, les aveux et le parcours criminel de Francis Heaulme, tout nous porte à penser qu’il est l’auteur de ce meurtre », a-t-il listé, estimant que « le dossier est suffisamment étayé pour pouvoir partir devant la cour d’assises ».
Onze homicides
Surnommé le « routard du crime », Francis Heaulme a été condamné pour onze homicides commis entre 1984 et 1992, date à laquelle il a été incarcéré. Il a notamment été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour le meurtre à coups de pierres de deux enfants à Montigny-lès-Metz en 1986. Les deux garçons avaient été découverts le crâne fracassé le long d’une voie ferrée.
Sa condamnation pour ces meurtres est devenue définitive en 2020 après le rejet de son pourvoi par la Cour de cassation. « Le problème qu’on a avec Francis Heaulme – comme avec Michel Fourniret ou d’autres tueurs en série – c’est que personne n’a fait vraiment son parcours criminel, chacun des faits est vu séparément », a déploré Me Seban.
L’avocate de Francis Heaulme, Me Liliane Glock, a confirmé la réouverture de l’instruction, d’où découle le fait que son client se trouve à nouveau mis en examen. « Il a fait le choix de répondre aux questions du juge et il maintient sa position de l’époque, à savoir qu’il avait reconnu les faits à la gendarmerie mais s’est empressé de se rétracter quand il a vu un juge », a-t-elle expliqué.
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