Alors que de nombreuses personnes ont déjà commencé le marathon du temps des fêtes, entre les fêtes de bureau et les fêtes de famille, et que d’autres sont dans leur période la plus achalandée de l’année au travail, certains ont choisi de penser aux autres et de leur offrir ce qu’ils ont de plus précieux, une denrée de plus en plus rare : du temps. Qu’est-ce qui les pousse à faire du bénévolat, même et surtout pendant cette période de l’année ? Qu’est-ce que cela leur apporte ? De Baie-Saint-Paul à Montréal, en passant par les Laurentides, Epoch Times a fait une petite enquête auprès de quelques bénévoles, des personnes à la fois impliquées, passionnées et inspirantes.
La philosophie de Michel Bélanger est très simple : « Si je ne peux pas changer le monde, j’essaie de faire une petite différence dans ma communauté. »
Meggie Tremblay et ses milliers d’heures de bénévolat
« C’est important de ne pas juste travailler pour faire de l’argent. » À 31 ans, Meggie Tremblay a déjà des milliers d’heures de bénévolat à son actif. Il faut dire qu’elle est tombée dedans à l’âge de 17 ans, en suivant successivement deux programmes jeunesse pendant lesquels elle faisait 40 heures de bénévolat par semaine, pendant une période totale de 18 mois.
Durant la période des fêtes, la jeune femme de Baie-Saint-Paul s’est impliquée pendant quatre ans dans Opération Nez Rouge, une cause qui lui tient particulièrement à cœur à la fois parce que l’argent récolté est remis à une cause dans sa communauté et qu’elle aime participer à cette initiative de raccompagnement qui permet d’éviter des décès sur la route.
En plus de ces bonnes raisons, elle a toujours du plaisir à faire équipe avec deux de ses amis et à passer du temps avec eux. Et pour couronner le tout, elle rencontre de nouvelles personnes, des gens de bonne humeur.
Le plus beau moment avec Nez Rouge ? C’est l’année où elle a passé la nuit du 31 décembre en équipe avec sa mère et sa grand-mère, allant de fête en fête. Un Nouvel An mémorable : « Ce n’était pas juste traverser l’année, mais traverser l’année en faisant une différence. C’était magique ! »
Pendant les années où elle travaillait aux ressources humaines à Toronto, Mme Tremblay s’impliquait bénévolement, particulièrement pendant le mois de décembre, dans les soupes populaires pour les sans-abris ainsi que dans une banque alimentaire où elle triait les dons pour les paniers de Noël.
Cette jeune femme estime qu’environ 40 % de sa personne a été façonnée par le bénévolat et toutes les compétences qu’elle a développées à travers ces expériences lui permettent de « comprendre des réalités qu’on a tendance à oublier dans le confort de son foyer ». Lorsque Epoch Times l’a contactée, de retour dans sa ville de Baie-Saint-Paul, Meggie Tremblay s’apprêtait à donner ses disponibilités pour une nouvelle saison avec Nez Rouge : « La famille, c’est important mais, pour moi, donner spécialement avec Nez Rouge, c’est aussi important. »
Michel Bélanger et ses 75 bénévoles
La philosophie de Michel Bélanger est très simple : « Si je ne peux pas changer le monde, j’essaie de faire une petite différence dans ma communauté. » Bénévole depuis une quinzaine d’années, dont 13 ans spécialement au profit de la Guignolée, ce conseiller en emploi auprès de personnes en situation de handicap aime penser qu’il a au moins « une petite influence positive ».
À Sainte-Adèle, les profits de la Guignolée sont remis au Garde-Manger des Pays-d’En-Haut. « Parce que personne n’est à l’abri de la pauvreté, du besoin alimentaire, je me dis que ça pourrait m’arriver. […] Si ça devait m’arriver, j’aimerais qu’il y ait des gens dans la communauté qui seraient là pour nous », assure cet homme âgé de 48 ans.
Ainsi, chaque année, bon an, mal an, M. Bélanger aide l’organisme sans but lucratif à une tâche qu’il a du mal à effectuer : recruter des bénévoles. Pendant un mois avant la date de la Guignolée – le 12 décembre cette année – il consacre tout son temps libre à appeler les bénévoles.
Il mobilise ainsi parents, amis, partenaires de travail et surtout des personnes en situation de handicap. Il les incite à former des équipes avec leurs propres amis et familles. Cela produit un effet boule de neige et, au total, il rassemble environ 75 personnes âgées de 15 à 78 ans pour faire du porte-à-porte, de manière à récolter des dons en argent et en nourriture non périssable.
M. Bélanger aime particulièrement sensibiliser les jeunes au bénévolat : « Je crois que s’ils n’en font pas, il leur manque quelque chose. C’est une façon de grandir, une façon de prendre conscience de qui l’on est par rapport au reste du monde. »
Le recruteur de bénévoles passe généralement Noël et le jour de l’An en famille. Toutefois, il a de nouveaux plans : il est en train de monter un groupe pour impliquer bénévolement les personnes en situation de handicap dans différentes activités, toute l’année. Si le groupe décide de participer à des actions en ces dates précises, il les suivra.
Michel Guénette et ses 35 heures de bénévolat par semaine
Il y a presque un an, Michel Guénette a connu les Petits Frères, organisme qui vient en aide aux personnes âgées seules, et s’est dit : « Voilà l’endroit où j’aimerais faire du bénévolat, où j’aimerais occuper mon temps. » Lorsque cet homme de Montréal parle de son implication dans cet organisme, presque toutes ses phrases commencent par : « J’ai la chance de… »
Ce veuf de 71 ans a travaillé presque toute sa vie en tant que préposé aux bénéficiaires. Sa formation et son ancien métier lui permettent donc d’être un bénévole qualifié et apprécié des Petits Frères.
« J’aime ça, parce que je fais beaucoup de bénévolat, mais dans différents domaines », raconte-t-il avec enthousiasme. Qu’il s’agisse d’accompagner les personnes âgées pendant le dîner ou d’aller passer quelques jours avec elles à la maison de vacances à Oka, ou encore de travailler en cuisine, M. Guénette est heureux.
Il apprend beaucoup de choses, par exemple l’écoute : les souvenirs d’un homme de 94 ans qui a été infirmier à Madagascar pendant 25 ans ou encore les histoires de ce Monsieur qui a été gardien de phare dans le Saint-Laurent de père en fils. Il aime aussi aller visiter les deux personnes de 84 ans avec qui il est jumelé.
Avec tout ce qu’il fait dans ces différents domaines, ce sont finalement environ 35 heures par semaine qu’il consacre aux Petits Frères. « Parfois, ça dépasse 35 heures, mais j’aime ça », assure-t-il.
Étant le dernier d’une famille de 12 enfants, dont 9 sont encore en vie, l’ancien préposé aux bénéficiaires a la chance d’aller passer la soirée des festivités de Noël et du Jour de l’An chez une de ses sœurs ou un de ses frères. Pourtant, maintenant qu’il connaît les Petits Frères, cet homme qui n’a pas eu d’enfants a décidé de consacrer ce temps de l’année au bénévolat : « Ma famille, je la vois toute l’année. […] C’est un devoir pour nous de se rencontrer souvent à toutes les occasions. »
Aussi, il sera bien occupé les 24 et 25 décembre ainsi que le 31 décembre et le 1er janvier à livrer des repas et des desserts aux personnes âgées qui ne peuvent plus sortir de chez elles, préparer et servir des repas des fêtes, etc.
La relève et ses apprentissages
De nos jours, l’image que l’on a des adolescents n’est pas toujours flatteuse. Pourtant, il y en a qui s’impliquent avec plaisir dans leur communauté. C’est le cas de Lena Martinez, 14 ans, qui a commencé à faire du bénévolat avec les scouts lorsqu’elle avait 11 ans : « Aux scouts, on fait toujours du bénévolat, parce que c’est dans les valeurs des scouts. »
L’implication de la résidente de Saint-Jérôme peut l’amener à débarrasser les tables et à faire la vaisselle lors d’un souper spaghetti ou d’un buffet pour permettre à un organisme de récolter des fonds, ou de faire du porte-à-porte pour demander des dons pour la Guignolée. Pour une quatrième année, la jeune fille a récemment bravé le froid pour récolter des dons pour Opération Nez Rouge.
« Déjà, être dans les scouts, ça apporte quelque chose : il faut penser différemment pour aller là-bas. Il y en a qui se fichent pas mal des gens. Moi, j’ai toujours aimé aider, je n’ai pas besoin d’être payée », explique Lena, qui apprécie la gratitude et les remerciements des gens.
De son côté, Franceska Alexandre est bénévole au Centre d’Action Bénévole de Rivière-des-Prairies depuis le mois de juin dernier. La jeune fille de 16 ans n’était pas intéressée par le bénévolat auparavant, jusqu’à ce qu’un kiosque de cet organisme attire son attention dans son école. Elle l’a contacté et a fini par décider de s’impliquer.
Elle a ainsi eu l’occasion d’accompagner des personnes âgées, d’aider à faire des paniers cadeaux, de ramasser des denrées pour les gens défavorisés pour Noël. Cependant, son implication est plutôt auprès d’enfants de trois à cinq ans.
« Au début, je me demandais ce que ça allait m’apporter de faire du bénévolat, parce que tu ne reçois pas d’argent en échange mais, en fait, tu rencontres de nouvelles personnes et tu apprends des choses que tu ne savais même pas faire avant », raconte Franceska, qui apprécie grandement les formations qu’elle a reçues dans le cadre de son bénévolat, un plus à son curriculum vitae.
Elle trouve cela « vraiment valorisant » de s’impliquer : « Tu es entouré de gens qui font aussi du bénévolat, ils t’aident : tu te sens bien. Tu es dans un milieu où tu vas toujours aimer ce que tu fais parce que tu as le choix de faire ce que tu veux dans le bénévolat. »
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