Les gouvernements européens procèdent vendredi à la désignation de leur candidat à la succession de Christine Lagarde à la tête du FMI, parmi une liste désormais réduite à trois prétendants, deux hommes du Nord et une femme de l’Est, après le retrait de l’Espagne.
Le gouverneur de la banque de Finlande Olli Rehn, ancien commissaire européen, et le Néerlandais Jeroen Dijsselbloem, ancien président de l’Eurogroupe qui a le soutien de l’Allemagne, sont les deux candidats des pays du Nord et sont tous deux considérés comme « austéritaires ».
Face à eux, la Bulgare Kristalina Georgieva, actuelle numéro deux de la Banque mondiale, avait rassemblé le plus de soutiens avant le début du vote, a indiqué à l’AFP une source proche du dossier.
La Bulgare Kristalina Georgieva, la seule femme dans la course
Elle est désormais la seule femme dans la course à la succession de Mme Lagarde, qui prend la présidence de la Banque centrale européenne (BCE) cet automne: l’Espagnole Nadia Calvino s’est en effet désistée après un premier tour de scrutin réalisé dans la matinée.
« L’Espagne est toujours disposée à promouvoir le consensus parmi les pays de l’Union européenne pour choisir une candidature commune à la direction du Fond monétaire international. Pour cela, nous annonçons que le gouvernement parie sur un accord européen, sans que la ministre de l’Economie Nadia Calvino participe à la phase suivante », a écrit le gouvernement dans un message à la presse.
Suite à ce retrait, les pays du Sud n’ont plus de prétendant. Le Portugais Mario Centeno, l’actuel président de l’Eurogroupe qui figurait aussi parmi les prétendants, avait retiré sa candidature avant le début du vote. Selon les sources consultées par l’AFP, les pays méditerranéens voient d’un mauvais œil la candidature de M. Dijsselbloem pour ses propos controversés d’il y a deux ans, lorsqu’il avait reproché aux pays du Sud de dilapider leur argent en « schnaps » et en « femmes ».
Quant à Mme Georgieva, qui est sur le point de fêter son 66e anniversaire le 13 août, elle dépassera la limite d’âge de 65 ans fixée par le Fonds monétaire international (FMI) lors du vote des pays membres prévu avant le 4 octobre. « Il faudrait donc que les autres pays membres du Fonds fassent une exception pour elle et ce n’est pas gagné », ont prévenu des sources proches du dossier.
Le FMI a toujours été dirigé par un Européen
Le gouvernement britannique, qui s’était vu accorder un délai supplémentaire pour présenter un candidat de dernière minute « s’il le souhaitait », ne s’est finalement pas lancé dans la course européenne au FMI. Le vote se déroule selon les règles européennes de la majorité qualifiée: le candidat retenu doit obtenir le soutien de 55% des pays membres, soit 16 pays, représentant au moins 65% de la population de l’UE. Chaque pays se prononce par courrier électronique, selon les sources.
« Plusieurs tours de vote pourront être organisés si nécessaire », a souligné Bercy. Cette procédure est inédite pour la désignation d’un candidat européen au FMI et résulte de l’absence de consensus entre pays de l’UE sur un seul nom. M. Le Maire, qui avait constaté qu’aucun accord n’était possible, a proposé à ses homologues de procéder à un vote pour éviter que les conversations ne se prolongent.
Depuis sa création en 1944, le FMI a toujours été dirigé par un Européen tandis qu’un Américain a toujours été nommé à la tête de la Banque mondiale. Le candidat retenu par l’UE aura jusqu’au 6 septembre pour se déclarer auprès du FMI, et devra ensuite convaincre les autres membres du Fonds.
D’autres pays suivent de près le processus mené par les Européens, notamment les pays émergents qui réclament depuis des années une meilleure représentation au sein des institutions internationales.
Selon les sources consultées par l’AFP, les émergents pourraient lancer dans la course le patron de la Banque des règlements internationaux (BRI), le Mexicain Agustín Carstens, ancien président du Comité monétaire et financier du FMI, voire son successeur, Lesetja Kganyago, gouverneur de la Banque centrale sud-africaine.
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