Le musée de Luxembourg présente la vie croisée de Marie de Médicis et de Pierre Paul Rubens dans une exposition événement sur les portraits des cours européennes.
L’exposition réunit 65 portraits des familles les plus puissantes du XVIIe siècle dont une vingtaine réalisés par Rubens.
Portraitiste malgré lui
Connu surtout pour ses peintures historiques et ses représentations de femmes bien en chair, Pierre Paul Rubens a été également, même si cela s’est fait un peu malgré lui, le portraitiste favori des rois, des reines et des princes de toute l’Europe.
Si une grande partie des portraits de Marie de Médicis qui ont contribué la glorification de cette reine est due à Rubens, il est jute naturel que l’exposition de ce dernier se fasse au musée de Luxembourg jadis le palais que Marie de Médicis a fait édifier à partir de 1615 et pour lequel elle commanda à Rubens un ensemble de toiles monumentales illustrant sa vie.
L’exposition permet de suivre les intrigues politiques des cours européennes du XVIIe siècles, les alliances, les ruptures, les guerres et la paix.
Un peintre érudit
Si on dit que Rubens est devenu portraitiste malgré lui c’est que l’érudit Rubens préfère les allégories et la mythologie ou l’imagination que les portraits d’apparat.
Fils d’un juriste flamand, son éducation humaniste et son côtoiement des familles aristocrates depuis son plus jeune âge – ainsi que ses talents loquaces – lui auront permis de converser avec aisance avec princes et princesses et de maitriser les mœurs, bref de se sentir comme un poisson dans l’eau parmi la noblesse européenne. Très vite on lui confie non seulement les portraits de familles mais également des missions diplomatiques.
Si Rubens devient rapidement portraitiste des cours d’Europe c’est non seulement grâce à ses talents artistiques mais aussi à son sens de la diplomatie, donnant le juste dosage entre codes vestimentaires, symbole de pouvoir, précision ou perfectionnement de traits pour magnifier ses modèles.
Rubens, avec son génie sait toujours donner vie à ses portraits, un genre souvent rigide, et attribuer une vraie psychologie à ses sujets. C’est ainsi qu’il a apporté une large contribution à fixer, ou encore à réinventer le portrait d’apparat.
Rubens est né en 1577 à Siegen en Allemagne. Un an plus tard, sa famille gagne Anvers pour échapper aux persécutions religieuses. En 1600, il part en Italie découvrir les grands maîtres italiens. Lors de ses missions diplomatiques plus tardives en Espagne, il découvrira l’œuvre de Titien qui le marquera profondément. En Italie il devient l’un des peintres de Vincent de Gonzague duc de Mantoue. À cette occasion il assistera également au mariage d’Henri IV avec Marie de Médicis à Florence.
Le portraitiste comme « photographe officiel »
Comme d’autres souverains et souveraines de l’époque, Marie de Médicis se sert des artistes pour réaliser son image afin de légitimer sa position politique. Les portraits présentés à l’exposition rendent compte de son évolution physique et politique : reine et régente, puis mère en conflit avec son fils et enfin princesse exilée. Marie de Médicis lutte pour rester au pouvoir dont elle est écartée en 1630. En 1631, elle quitte définitivement la France pour vivre à Anvers, comme Rubens, et finir ses jours à Cologne.
Exposition Rubens, Portraits Princiers
Au Musée de Luxembourg jusqu’au 14 janvier
Michal Bleibtreu Neeman
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