Pour avoir effectué de son propre chef un test au Covid-19 à la mi-juillet et après un résultat positif, Sébastien Klem avait alors été isolé durant plusieurs jours. Accusé d’avoir fait « courir un risque » à ses anciens collègues, il avait alors été démis de ses fonctions pour faute grave en août dernier. Ce mardi 17 novembre, il était convoqué à une audience au tribunal des prud’Hommes.
Le 16 juillet dernier, Sébastien Klem, un Alsacien âgé de 41 ans et employé en tant que gestionnaire de sinistres à l’Office HLM M2A de Mulhouse, avait effectué un test de dépistage au Covid-19, proposé gratuitement, sur le parking d’un supermarché, rapporte France 3 Grand-Est.
Plus tard dans la journée, il avait reçu les résultats du laboratoire, lui annonçant qu’il était positif au coronavirus. Il avait aussitôt prévenu son supérieur hiérarchique, qui avait lui-même averti la direction. Dès le lendemain, le directeur général de M2A Habitat avait demandé à tous les employés qui avaient été en contact avec Sébastien de rester chez eux durant 7 jours. Sébastien, lui, était resté isolé puis avait enchaîné avec ses vacances d’été.
Mulhouse : pas de conciliation entre le salarié, licencié après avoir été testé positif au Covid, et M2A Habitathttps://t.co/VDy1xxlYlb pic.twitter.com/zy5ji1rVbQ
— France 3 Alsace (@F3Alsace) November 17, 2020
C’est à son retour de congé que les choses se sont gâtées. L’employé avait en effet été convoqué par sa direction à un entretien préalable de licenciement. Lors de cet entretien, la directrice des ressources humaines de l’Office HLM avait reproché à Sébastien son « comportement irresponsable » et lui a signalé qu’il avait violé « son obligation de sécurité ».
Le directeur général, qui avait été contacté par France 3 le 2 octobre, avait déclaré qu’ « on ne fait pas un dépistage, si on n’a pas de suspicion. On ne joue pas avec la vie des gens ». L’Office HLM accusait également Sébastien d’avoir effectué son test pendant ses heures de travail tout en ayant fait « courir un risque » à ses collègues d’alors, en retournant travailler sans avoir les résultats. Dans cette affaire, la seule chose que Sébastien admet est « d’avoir réalisé ce test pendant [ses] heures de travail ». Pour sa défense, il précise : « Mais souvenez-vous à l’époque, le gouvernement incitait tous les Français à se faire dépister. »
Crise du Coronavirus: il est clair que l’abus en matière de licenciement abusif (lato sensu s’entend) guette… https://t.co/IUbU42myUr
— Marcel Gottofrey (@GottofreyMarcel) May 2, 2020
Avant l’audience, son avocat, maître Stéphane Thomann, se disait « optimiste », Sébastien, lui, se sentant prêt à « aller au bout de la procédure pour laver [son] honneur ». « Je subis un triple préjudice : financier, le sentiment de culpabilité et être traité de criminel sur la place publique par mon ancien employeur », avait-il avoué.
À l’issue de l’audience, qui n’a duré que quelques minutes ce mardi 17 novembre, aucun accord n’a pu être trouvé entre les deux parties. L’avocat de M2A Habitat, maître Julien Demael, considère qu’ « un licenciement pour faute grave n’est jamais pris à la légère. Pour M2A Habitat, la faute est caractérisée. Et c’est bien sûr une question de fond qui devra être tranchée par le conseil des prud’hommes ».
Sébastien Klem, lui, attend « que l’on reconnaisse [qu’il n’a] pas voulu mettre volontairement la vie des autres en danger ». Il revendique son innocence : « Je ne suis pas un assassin. » Les deux parties devront se retrouver devant les prud’hommes de Mulhouse le 2 février 2021.
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