Louise Mushikiwabo, ancienne ministre rwandaise des Affaires étrangères, a officiellement pris ses fonctions jeudi à la tête de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).
La nouvelle secrétaire générale de l’organisation a été investie pour quatre ans lors d’une cérémonie de passation, à laquelle la presse n’était pas conviée, avec la sortante, la Canadienne Michaëlle Jean, au siège parisien de l’OIF, qui compte 88 États et gouvernements, soit près de 300 millions de francophones.
« Nous travaillerons dans un esprit de solidarité et de dialogue permanent afin de répondre efficacement aux priorités de nos chefs d’Etat et de gouvernement », a déclaré Mme Mushikiwabo, citée dans un bref communiqué de l’OIF. « Je suis impatiente de mettre mon expérience et ma volonté au service de notre Francophonie« , a-t-elle ajouté.
L’ancienne ministre a été élue le 12 octobre lors du Sommet de la Francophonie à Erevan après avoir été adoubée par la France, premier bailleur de fonds de l’OIF, et l’Union africaine, présidée par le Rwanda. Ce double soutien avait eu raison des critiques qu’avaient suscitées la candidature du Rwanda, qui a remplacé le français par l’anglais en tant que langue obligatoire à l’école, et dont le bilan en matière des droits de l’Homme est régulièrement dénoncé.
Il avait également entraîné le ralliement du Canada et du Québec, qui soutenaient jusqu’alors Mme Jean. Dans un communiqué, la France s’est déclarée « convaincue » que Mme Mushikiwabo « saura donner une nouvelle impulsion à l’OIF, acteur important de la diffusion de la langue française et des valeurs francophones en faveur de la paix, de la démocratie, des droits de l’Homme et de l’égalité entre les femmes et les hommes ».
« L’OIF se trouve à une période charnière et la France souhaite l’accompagner dans ses transformations à venir », poursuit un communiqué du ministère français des Affaires étrangères. « Alors que le nombre de francophones augmentera fortement dans les années à venir, l’OIF aura pour défi de renforcer la place de la langue française comme langue majeure d’échanges et de communication et de lui donner un nouvel élan comme langue des affaires », estime le ministère.
« La Francophonie doit faire droit à toutes les langues que la mondialisation fragilise ou isole, et favoriser les échanges interculturels et le multilinguisme », poursuit le texte, se faisant l’écho de la politique du président français Emmanuel Macron, favorable à une défense du français sans l’opposer aux autres langues.
Louise Mushikiwabo est la quatrième secrétaire générale de la Francophonie, après Michaëlle Jean (2015-2018), le Sénégalais Abdou Diouf (2003-2014) et l’Egyptien Boutros Boutros-Ghali (1998-2002).
D.C avec AFP
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