Le maire de Lans-en-Vercors (Isère) dénonce le fait que sa station ait été prise d’assaut par les amateurs de ski de randonnée, de ski de fond et de raquettes pendant le week-end, prenant des risques sur les pistes même si les remontées mécaniques étaient fermées. Il déplore le fait qu’il y avait encore plus de monde qu’il n’en a jamais vu en février.
« Vu l’état des parkings, je pense qu’on a eu entre 4 000 et 5 000 personnes hier », s’insurge le maire Michael Kraemer, en entrevue à France 3. « Et les vacances n’ont même pas commencé ! C’est mon deuxième mandat et je n’avais jamais vu autant de monde sur les parkings. Les gens devaient se garer sur la route départementale. »
Bien que le gouvernement ait interdit l’ouverture des remontées mécaniques dans les stations de ski au moins jusqu’au 7 janvier, la pratique d’activités telles que le ski de fond, le ski de randonnée ou encore les promenades en raquettes est autorisée.
Les personnes vivant à moins de 20 km de Lans-en-Vercors ont rempli les parkings du bourg de moyenne montagne pour aller profiter de la belle poudreuse. « Aujourd’hui, dimanche 13 décembre, nos parkings sont saturés plus qu’un week-end de février », remarque le maire de la commune de 2 600 habitants, dans une lettre adressée au président de la République, au Premier ministre et au préfet.
Michael Kraemer a lâché un véritable coup de gueule, d’abord sur les réseaux sociaux, puis en entrevue auprès de nos confrères au téléphone lundi matin : « J’ai passé une journée infernale entre les gens qui ignorent les conseils et qui continuent quand on a le dos tourné et ceux qui nous insultent à cause de l’interdiction de la montagne ! »
L’élu s’inquiète du fait qu’« il y avait du monde partout, des gens pas canalisés avec zéro respect des gestes barrières, zéro masque, et des groupes de plusieurs familles ».
Encore plus que cette constatation, l’édile reproche au gouvernement « le manque d’anticipation, de volonté de compréhension de nos métiers, de nos stations, et le senti…ment d’abandon qui prédomine ».
« L’ensemble des acteurs de la montagne avait mis en place un protocole pour éviter la propagation du virus et permettre un encadrement de la pratique de la montagne », ajoute-t-il dans sa lettre adressée aux dirigeants du pays. « Vous avez voulu faire sans nous. Aujourd’hui, force est de constater que les gens sont là, en groupe de 5, 10, 15… voire plus, sans masque, sans gestes barrières, agglutinés les uns sur les autres. »
En plus de cela, Michael Kraemer a constaté que les risques d’accident étaient présents. « On retrouve des familles en baskets, descendant en luge sur les pistes d’alpin, quid du risque de la traumatologie ? » remarque-t-il.
Le maire a même rapporté une bagarre qui a éclaté sur les pistes de slalom : « Certains sont allés faire de la luge sur les pistes de slalom, qui étaient ouvertes uniquement pour les mineurs licenciés du club. Ça a suscité une incompréhension, les gens ne comprenaient pas pourquoi certains jeunes avaient le droit de skier. Ça a dégénéré en bagarre entre un papa qui voulait faire de la luge au milieu du slalom et les compétiteurs. »
« La fermeture des stations proches des agglomérations est un fiasco, économique, sanitaire et écologique. Il est encore temps de rectifier le tir », suggère l’élu de Lans-en-Vercors.
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