À l’occasion de la sortie de son livre Le totalitarisme sans le goulag, Mathieu Bock-Côté, essayiste et chroniqueur politique, est intervenu ce lundi 20 novembre sur Sud Radio, dans l’émission « Bercoff dans tous ses états ». L’essayiste a notamment fait un parallèle entre l’URSS et notre société, expliquant comment les rouages de l’une avaient laissé une empreinte sur l’autre.
« Il faut penser nos sociétés, en partie à la lumière de ce qu’a été l’URSS », a déclaré l’invité d’André Bercoff, soulignant que « nos sociétés poursuivent l’histoire de l’Union soviétique sans le savoir, par d’autres moyens ». Il a ensuite détaillé son analyse sur ce constat.
« Si vous êtes ‘phobe’, vous êtes chassé du domaine de l’espace public »
« En URSS, quand vous étiez contre la révolution, vous étiez contre-révolutionnaire, vous n’étiez pas un dissident politique, vous étiez un cas psychiatrique. La contre-révolution, par rapport au communisme, était vue comme un problème psychiatrique », a-t-il d’abord rappelé.
Faisant le parallèle avec la situation actuelle, il a indiqué : « Aujourd’hui, si vous êtes en désaccord avec la théorie du genre, vous êtes transphobe, si vous êtes contre l’immigration massive, vous êtes xénophobe. » Mais la liste ne s’arrête pas là car « des phobies » ont ensuite été « inventées », a-t-il signifié, donnant l’exemple des « europhobes », à savoir ceux qui sont critiques vis-à-vis de l’Union européenne.
« Si vous êtes ‘phobe’, vous êtes chassé du domaine de l’espace public, vous avez un problème de santé mentale. Comme quoi le progressisme aujourd’hui réclame non seulement le monopole du vrai, du juste et du bien, mais même de la santé publique mentale », a-t-il martelé. « Vous êtes dans la cage aux phobes », lui a lancé avec humour André Bercoff, citant les propos du romancier, philosophe et essayiste français Philippe Muray.
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Le « concept de l’extrême droite », une arme pour « stigmatiser »
Sur Sud Radio, Mathieu Bock-Côté a également souligné que le concept d’extrême-droite servait aujourd’hui « à stigmatiser tous ceux qui n’embrassent pas chaque nouvelle étape du pseudo-progrès ». Un moyen de contrôler les discours en somme.
« Le problème c’est quand on voit la définition de la haine qui est proposée », a-t-il d’abord pointé. « Globalement si vous n’êtes pas enthousiastes devant ‘l’idéal diversitaire’, si vous contestez certaines revendications minoritaires, vous êtes dans le discours haineux », a-t-il fait remarquer.
Prenant l’exemple des parents d’enfants ayant refusé que des drag queens viennent lire des contes dans les écoles, il a révélé que plusieurs chroniqueurs avaient vivement pointé du doigt ces parents-là, estimant qu’ils représentaient le « nouveau visage de l’extrême droite et de la haine » en refusant « la diversité ».
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La suppression des libertés, « au nom de la lutte contre l’extrême droite »
Pour Mathieu Bock-Côté, cela confirme à quel point « le concept de l’extrême droite sert aujourd’hui simplement à stigmatiser tous ceux qui n’embrassent pas chaque nouvelle étape du pseudo progrès ». « Pour moi c’est un concept qui sert non pas à décrire mais à décrier », a-t-il ajouté.
« Mais ce que je constate, c’est qu’au nom de la lutte contre l’extrême droite, alors on se permet de suspendre des libertés, on se permet d’interdire des discours, on se permet d’interdire des colloques, on se permet d’interdire des rassemblements », a-t-il détaillé.
Dénonçant la contradiction derrière ce concept, il a poussé plus loin son analyse : « Au nom de la lutte contre l’extrême droite – donc théoriquement au nom de la lutte pour la liberté – aujourd’hui, on multiplie les interdictions. » Ce constat ramène, selon l’essayiste, à ce qu’il appelle « l’extrême centre ». S’expliquant sur cette notion, il a mentionné qu’« aujourd’hui, il s’agit dans l’esprit d’une bonne partie des élites occidentales, de défendre la démocratie contre le peuple ». « Donc nos élites se barricadent dans les institutions, ils disent ‘la démocratie c’est nous, et donc le peuple est dangereux’ », a conclu Mathieu Bock-Côté.
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