Le secrétaire américain à la Défense Jim Mattis a effectué vendredi une visite surprise à Kaboul dans l’espoir de donner un coup de fouet au processus de paix. La visite de M. Mattis, sa quatrième dans le pays depuis sa prise de fonctions en janvier 2017, intervient alors que les efforts diplomatiques pour amener les talibans à négocier s’intensifient.
14.000 militaires des USA déployés en Afghanistan
Accompagné du général Joseph Dunford, le chef d’état-major des armées américaines, il a rencontré le président Ashraf Ghani et le chef de l’exécutif, Abdullah Abdullah, a indiqué la présidence afghane. Au menu des discussions figuraient « le processus de paix, les réformes des forces de sécurité afghanes, les élections parlementaires et présidentielle à venir, la lutte contre le terrorisme et le dialogue avec le Pakistan », ont détaillé les services de M. Ghani.
Les Etats-Unis ont actuellement 14.000 militaires déployés en Afghanistan, où ils constituent l’essentiel des effectifs de la mission de l’Otan pour soutenir et former les forces de sécurité afghanes. La mission est dirigée depuis dimanche dernier par le général américain Scott Miller, qui a succédé à son homologue John Nicholson. Les forces afghanes et américaines n’ont guère progressé ces derniers temps contre les talibans, le plus grand groupe insurgé d’Afghanistan, qui reste à l’offensive dans une grande partie du pays.
Un soldat américain a été tué lundi dans l’est de l’Afghanistan, « apparemment » par des recrues locales, selon l’Otan. Il s’agit du sixième soldat américain tué en Afghanistan depuis le début de l’année, le second lors d’une « attaque de l’intérieur ».
Un cessez-le-feu sans précédent en juin, était présage d’espoir
Un cessez-le-feu sans précédent en juin, suivi d’une rencontre entre des responsables américains et des représentants des talibans au Qatar en juillet, avait un temps alimenté l’espoir d’une fin des combats. Des spéculations font état d’une possible nouvelle rencontre en septembre. Mais une récente vague d’attaques perpétrées par les talibans et le groupe Etat islamique, qui a fait des centaines de morts parmi les forces de sécurité et les civils, a gravement entamé cet optimisme.
Les talibans ont lancé un assaut contre Ghazni
Début août, les talibans ont lancé un assaut contre Ghazni, ville stratégique située à deux heures de route de Kaboul. L’armée afghane, appuyée par des raids aériens américains, a peiné plusieurs jours pour les repousser. Cette offensive a été suivie de plusieurs attentats meurtriers, notamment dans la capitale. Le dernier en date remonte à mercredi et a visé un gymnase d’un quartier chiite de Kaboul, faisant au moins 26 morts et 91 blessés.
La nouvelle stratégie pour l’Afghanistan du président Donald Trump, qui a accru le nombre de militaires stationnés sur place, annoncée en août 2017, était censée amener les talibans à la table des négociations. Mais ceux-ci ont toujours refusé les offres de dialogue offertes par le gouvernement du président Ghani, qu’ils considèrent illégitime, et réclament depuis longtemps des pourparlers directs avec Washington.
Des raisons d’espérer que les talibans acceptent de négocier
M. Mattis a laissé entendre plus tôt cette semaine qu’il avait des raisons d’espérer que les talibans acceptent prochainement de négocier. « Il y a toujours des combats intenses, mais en ce moment nous avons davantage d’indications (suggérant) qu’une réconciliation n’est plus seulement un mirage », a-t-il dit à des journalistes.
Jim Mattis est arrivé à Kaboul en provenance de New Delhi où lui et le secrétaire d’État américain Mike Pompeo ont rencontré leurs homologues indiens. M. Pompeo s’est également rendu à Islamabad mercredi, où il a notamment rencontré le nouveau Premier ministre Imran Khan. Le Pakistan est accusé de jouer un « double jeu » en soutenant des groupes extrémistes en Afghanistan et les Etats-Unis n’ont pas fait mystère de leur exaspération ces derniers mois.
Rétablir la relation entre les deux pays
A l’issue de sa visite, M. Pompeo a souligné « l’opportunité de réinitialiser la relation » entre les deux pays, tout en notant qu’il restait du chemin à accomplir « pour aboutir à une résolution pacifique en Afghanistan ». Le Département d’Etat américain a par ailleurs annoncé cette semaine avoir nommé à la tête des efforts de paix en Afghanistan le diplomate d’origine afghane Zalmay Khalilzad, ancien ambassadeur américain à Kaboul, à Bagdad et aux Nations unies.
DC avec AFP
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