La perpétuité assortie d’une période de sûreté de 22 ans a été requise jeudi à l’encontre d’Ilias Akoudad, qui a avoué avoir tué le brigadier Éric Masson en mai 2021 à Avignon.
« Éric Masson a été exécuté sans sommation par un individu ivre de violence, fier du geste accompli », a estimé l’avocate générale, Florence Galtier, selon qui les aveux partiels du principal accusé à l’audience ont été « parfaitement orchestrés ».
« Vous ne serez pas dupes de cette ficelle grosse, très grosse », a lancé la magistrate. Il était « absolument impossible » de prendre Éric Masson ou son co-équipier, qui opéraient en civil, pour des dealers concurrents, comme Ilias Akoudad a tenté de l’expliquer, a estimé la magistrate face à la cour d’assises du Vaucluse.
Dans le box, le principal accusé, 22 ans, est resté plié en deux durant le réquisitoire, comme presque tous les jours d’audience de ce procès qui a duré deux semaines, invisible du public composé de dizaines de policiers.
« Qu’on m’épargne les faux regrets »
Il est poursuivi pour meurtre avec la circonstance aggravante que la victime est une personne dépositaire de l’autorité publique, et pour tentative de meurtre, toujours sur policier, le collègue d’Éric Masson. Il encourt pour cela la perpétuité avec une période de sûreté de 18 ans, durée qui pourrait même être portée à 22 ans avec décision spéciale et motivée de la cour.
S’il est par contre admis qu’il ne savait pas qu’Éric et Romain étaient policiers, la peine encourue descendrait alors à 30 ans de prison, sans période de sûreté. C’est donc la peine maximale encourue qui a été requise, l’avocate générale soulignant la nécessité de « protéger la société » de la « dangerosité » de l’accusé.
Mais, comme l’ont souligné les avocats de la partie civile, dans ce dossier ce n’est pas tant la peine qui sera observée que la qualification pénale : la circonstance aggravante d’un homicide commis en connaissance de cause sur un policier sera-t-elle retenue ?
Mercredi, à l’invitation de son avocat, le ténor Me Frank Berton, Ilias Akoudad s’était adressé au père d’Éric Masson, lui même ancien policier : « Je lui présente mes excuses, les mots sont très faibles ». Sur les bancs, la mère du policier, la veuve, mère de leurs deux filles, la sœur et le frère n’avaient pas réagi. « Qu’on m’épargne les faux regrets », avait lancé mardi le père, Marc Masson, dans son unique prise de parole.
Le verdict est attendu jeudi soir ou vendredi.
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