Obianuju Ekeocha, militante nigérienne, fondatrice et présidente de l’organisation évangélique Culture of Life Africa, défend la cause pro-vie africaine. Selon elle, l’aide caritative occidentale est davantage orientée vers le « contrôle de la population » que vers l’éducation, l’eau potable ou la santé sur le continent africain.
« Les Africains ont une culture [en faveur]de la vie », a déclaré Mme Ekeocha, qui a pris la parole en tant que conférencière invitée à l’université de Georgetown à l’occasion de la deuxième conférence annuelle Lives Worthy of Respect (Vies dignes de respect).
« La reconnaissance de la vie humaine, du sein maternel à la tombe, est un fil conducteur qui traverse de nombreuses tribus et villes d’Afrique », a-t-elle poursuivi, citée par Catholic Standard.
S’adressant à la foule rassemblée à Georgetown le 23 octobre 2018, Mme Ekeocha amusa l’auditoire en rappelant des anecdotes de son village du Nigeria, décrivant comment la vie de chaque nouveau-né est célébrée « avec joie ».
Un appel spécial, des chants et des danses marquent la naissance de chaque nouveau précieux membre de la communauté.
« En tant que société, nous aimons et accueillons les bébés », explique Mme Ekeocha. « Nos bébés sont toujours un signe d’espoir immuable au sein de nos diverses afflictions et difficultés. »
Les Africains appauvris, explique Mme Ekeocha, restent préoccupés par le besoin désespéré de nourriture abordable, d’eau potable, de soins de santé et d’éducation sur le continent. « Certains de ses mêmes besoins étaient mes propres préoccupations », a-t-elle dévoilé, exprimant sa gratitude pour l’aide qui répond à ces besoins.
Le fait que certaines organisations non gouvernementales (ONG) préconisent plutôt le contrôle des naissances et l’avortement devient un problème pour la culture africaine, d’après Mme Ekeocha.
Obianuju Ekeocha dénonce une incompatibilité de valeurs entre certaines ONG occidentales et les populations africaines qu’elles estiment « aider ». Même si « l’ère du colonialisme est révolue », dit-elle, il y a eu un « retour des empreintes occidentales en Afrique ».
« Il est plus facile et moins cher d’acheter un sac de contraceptifs que d’acheter une bouteille d’eau », a réitéré Mme Ekeocha. « Nous considérons notre enfant, un bébé, non pas comme une augmentation de la population, mais comme un membre précieux de notre communauté d’amour. »
« L’avortement est une atteinte directe à la vie et à la dignité humaines », ajoute-t-elle. « C’est pourquoi l’Afrique le rejette. »
L’activisme d’Obianuju Ekeocha a débuté en 2012 par une lettre ouverte qu’elle s’est sentie obligée d’écrire, intitulée An African Woman’s Open Letter to Melinda Gates (Lettre ouverte d’une femme africaine à Melinda Gates). Mme Ekeocha a écrit cette lettre en réponse au programme de planification familiale de l’épouse du fondateur de Microsoft, Bill Gates, destiné aux femmes des régions les plus pauvres du monde.
« Avec tous les défis et les difficultés de l’Afrique, les gens se plaignent et se lamentent ouvertement de leurs problèmes », peut-on lire dans la lettre de la militante Ekeocha. « J’ai grandi dans cet environnement et j’ai entendu des femmes (autant que des hommes) se plaindre de toutes sortes de choses. Mais je n’ai jamais entendu une femme se plaindre de son bébé (né ou à naître). »
Au fur et à mesure que la lettre est devenue virale, Mme Ekeocha a reçu de plus en plus d’invitations pour représenter les personnes et organisations pro-vie lors d’événements publics.
S’adressant à la BBC en 2017, Obianuju Ekeocha a clarifié sa position. « Je pense qu’aucun pays occidental n’a le droit de payer pour des avortements dans un pays africain, surtout quand la majorité des gens ne veut pas d’avortement ; cela devient alors une forme de colonisation idéologique », a-t-elle précisé.
Seuls quatre des 54 pays constitutifs de l’Afrique ont légalisé l’avortement en octobre 2019. L’avortement a été légalisé aux États-Unis en 1973. Dans son discours de 2018 à Georgetown, Mme Ekeocha a fait référence à « notre 1972 ».
« La tâche principale du jeune mouvement pro-vie, explique-t-elle, est de s’assurer qu’un 1973 ne se glisse pas sournoisement chez nous. »
Mme Ekeocha a salué le rétablissement de la politique de Mexico en janvier 2017, qui empêche toute ONG américaine recevant des fonds fédéraux de pratiquer ou de promouvoir des avortements dans d’autres pays. « Cela vous concerne », a-t-elle ajouté, s’adressant directement aux contribuables américains.
Obianuju Ekeocha a ensuite supplié son auditoire de Georgetown de continuer à promouvoir la « culture de la vie », de s’occuper des femmes après un avortement, de pleurer les fœtus perdus et de célébrer les bébés qui naissent.
« Célébrez-les comme si vous étiez africaines », dit-elle. « C’est un merveilleux type d’appropriation culturelle sur lequel nous sommes tous d’accord. De Nairobi à New York, d’Afrique à l’Amérique, la vie humaine commence à la conception. »
Obianuju Ekeocha a fondé Culture of Life Africa en 2012. Le site web de l’organisation explique qu’il s’agit « d’une initiative dédiée à la promotion et à la défense des valeurs africaines du caractère sacré de la vie, de la beauté du mariage, des bienfaits de la maternité, et de la dignité de la vie familiale ».
En outre de son travail de plaidoyer international, Obianuju Ekeocha est également une scientifique biomédicale spécialisée en hématologie et travaille dans un hôpital au Royaume-Uni. Elle est née dans le sud-est du Nigeria, la plus jeune de six enfants.
Comme il se doit, son prénom, Obianuju, signifie « enfant née dans l’abondance », selon le romancier nigérian Chike Momah.
« Ayant grandi en Afrique, j’ai grandi dans une société pro-vie », a dit Mme Ekeocha à Catholic Digest. « Il ne me serait jamais venu à l’esprit qu’un jour il pourrait y avoir une société dans le monde où l’avortement serait légal. »
« Chaque fois qu’on parlait d’avortement, c’était pour parler de quelque chose de terrible. »
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