Il a fallu l’imprenable Chine, couronnée une onzième fois de suite, pour mettre fin à l’épopée des Bleus version Lebrun dimanche en finale des Mondiaux de tennis de table par équipes à Busan, en Corée du Sud
Sur le podium, les grands sourires de Félix et Alexis Lebrun ainsi que de Simon Gauzy, surclassés 3-0 sur les tables une demi-heure plus tôt, rappelaient la rareté du moment. Les pongistes français ont égalé le meilleur résultat des Bleus, 27 ans après l’argent décroché en 1997 par les « Mousquetaires » emmenés par Jean-Philippe Gatien.
« Toutes les émotions se mélangent. Je suis triste, heureux, déçu, très content aussi, a synthétisé Alexis Lebrun dans une vidéo partagée par sa Fédération. C’est difficile mais c’est un moment incroyable à vivre. »
A cinq mois de leurs JO de Paris-2024, il est celui qui a un temps entretenu l’espoir d’un sacre inédit après les finales perdues de 1948 et donc 1997. L’aîné de la fratrie avait au bout de la raquette une balle de match face au n°1 mondial Fan Zhendong pour égaliser à 1-1, sans succès.
D’un Lebrun, à l’autre
Quand ce n’est pas l’un des Lebrun, c’est l’autre: meilleur tricolore et n°6 mondial, Félix Lebrun n’a pas réussi à lancer les siens face à Wang Chuqin (n°2) qui l’a balayé 3-0 (11-4, 11-8, 11-3).
« Il est exceptionnel, il a joué à un niveau que je n’ai pas réussi à atteindre dans ce match. C’était très dur pour moi de me sentir autant dominé », livre le Français. « J’aurais aimé apporter mon point à l’équipe mais cette fois c’était pour lui et pas pour moi. »
Dès lors que le premier non chinois au classement mondial n’arrive pas à rivaliser, cela dit beaucoup de la suprématie de l’Empire du milieu sur la discipline. Cela aurait pu aussi décourager ses partenaires: au contraire, son frère, au relais, a mené deux sets à un et 10-9 dans le quatrième set.
Le tout face au champion du monde en titre en simple, Fan Zhendong, qui n’avait pas perdu un set en deux matches lors de la demi-finale contre la Corée du Sud.
Un manque de précision dans les moments importants
« Pour gagner ce genre de matches, il me manque peut-être encore un peu de précision dans les moments importants », juge l’intéressé.
Premier Européen à faire tomber Fan Zhendong, il y a dix mois à Macao, Alexis Lebrun a fini par plier 3-2 (9-11, 11-4, 8-11, 12-10, 11-7) mais l’aîné de la fratrie, 20 ans et 21e au classement mondial, a incarné le mot d’ordre lancé par Félix Lebrun la veille. « On va tout donner pour essayer de créer l’exploit, tout d’abord en gagnant point par point, set par set et si après on arrive à gagner un match, essayer d’en chercher un autre, professait le cadet, âgé de 17 ans. On sait que ça va être très dur mais on va tout donner pour y arriver. »
Euphorie transmise à Simon Gauzy. A 29 ans, l’ex-n°1 français qui a atteint le top-8 en 2018, fait figure d’ancien face aux deux post-adolescents mais, tout aussi décomplexé, il a mené 1-0 face à la légende Ma Long, double champion olympique en simple (2016 et 2021).
La hiérarchie a finalement été respectée: une défaite 3-1 (7-11, 11-2, 11-4, 11-6), offrant à la Chine son 11e titre mondial par équipes d’affilée.
« Le premier sentiment est de la déception mais rapidement, on réalise ce qu’on a fait, s’épanche Simon Gauzy. Quand j’ai vu sur l’écran dans la salle, France contre Chine en finale masculine, j’ai réalisé que c’était quelque chose d’incroyable. Je regardais ça depuis tout petit à la télé et là j’y étais. »
A cinq mois des JO de Paris-2024, ces Mondiaux demeurent historiques pour le « ping » tricolore puisque les pongistes françaises sont elles aussi revenues avec une médaille, de bronze, une première depuis 1991.
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