Agitateur de la Nouvelle Vague, il a dynamité les codes du cinéma avec des films résolument novateurs, d’« A bout de souffle » à « Sauve qui peut (la vie) » : le cinéaste franco-suisse Jean-Luc Godard est mort mardi à l’âge de 91 ans, emportant avec lui un pan de l’histoire du 7e art.
« Ce fut comme une apparition dans le cinéma français. Puis il en devint un maître (…). Nous perdons un trésor national, un regard de génie », a réagi le président Emmanuel Macron, parmi la pluie d’hommages rendus à ce monument du cinéma.
« Jean-Luc Godard est décédé paisiblement à son domicile entouré de ses proches. Il sera incinéré », a annoncé son épouse, la réalisatrice Anne-Marie Miéville, dans un communiqué. « Aucune cérémonie officielle n’aura lieu », a-t-elle précisé, pour celui qui fuyait les honneurs.
Un cinéaste à la carrière considérable
Avec sa mort, un chapitre de l’histoire du cinéma se clôt, aux plans inoubliables : Belmondo le visage barbouillé de bleu, bardé de dynamite (« Pierrot le Fou »), Jean Seberg et son New York Herald Tribune vendu à la criée sur les Champs-Elysées (« A Bout de souffle »)…
« Et Godard créa le Mépris et c’est à bout de souffle qu’il a rejoint le firmament des derniers grands créateurs d’étoiles… », a réagi Brigitte Bardot sur Twitter.
C’est par ce dernier film que Godard, critique aux Cahiers du cinéma né à Paris le 3 décembre 1930, s’est fait connaître. Le premier long-métrage de celui qui sera plus tard étudié dans les écoles de cinéma lance aussi la carrière de Jean-Paul Belmondo.
Pour beaucoup de cinéastes, par sa liberté, son affranchissement des formes, Godard aura une influence majeure, l’Américain Quentin Tarantino allant jusqu’à baptiser sa maison de production « Bande à Part », le titre d’un film de Godard sorti en 1964.
Mais jusqu’à sa mort, « JLG », dont les films et déclarations se feront de plus en plus indéchiffrables avec les années, n’a jamais cherché à faire l’unanimité. Et certains jugent son oeuvre plus hermétique et pédante que profonde, plus ennuyeuse qu’énigmatique.
Car l’artiste au regard caché par des lunettes noires, cigare aux lèvres, ne tournait pas comme les autres, ne montait pas comme les autres et entretenait un rapport particulier avec les acteurs et les actrices qu’il ne ménage pas.
Célèbre pour ses aphorismes, l’homme-cinéma avait de son vivant suggéré son épitaphe : « Jean-Luc Godard, au contraire ».
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