Moscou appelle à ne pas « exagérer » l’importance du Débarquement le 6 juin 1944

Par afp
5 juin 2019 13:26 Mis à jour: 12 juillet 2019 20:38

La Russie a appelé mercredi à ne pas « exagérer » l’importance du Débarquement allié du 6 juin 1944 en Normandie, dont sera fêté jeudi le 75e anniversaire, et à ne pas « minorer » ainsi le rôle de l’URSS dans la défaite d’Hitler.

« L’apport des Alliés dans la victoire sur le Troisième Reich est clair. Mais il ne faut pas l’exagérer et minorer par là même la signification des efforts titanesques de l’Union soviétique, sans laquelle cette victoire n’existerait tout simplement pas », a déclaré aux journalistes la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova.

Mme Zakharova, tout en « rendant hommage à tous ceux qui sont tombés », a dénoncé une « réécriture catastrophique de l’Histoire » donnant selon elle, notamment dans les films et les articles de presse, aux Etats-Unis et à leurs alliés un rôle prédominant dans la défaite allemande.

Selon elle, « le Débarquement en Normandie n’a pas eu d’influence décisive sur l’issue de la Seconde guerre mondiale (…) déjà déterminée par la victoire de l’Armée rouge, avant tout à Stalingrad, Koursk ».

Donald Trump, Emmanuel Macron, la reine Elizabeth II et 300 vétérans ont donné mercredi à Portsmouth, dans le sud de l’Angleterre, le coup d’envoi des célébrations du 75e anniversaire du Débarquement du 6 juin 1944. Celles-ci doivent se poursuivre jeudi en France.

Les autorités russes et le président Vladimir Poutine, qui ne sera pas présent aux commémorations, dénoncent depuis de nombreuses années l’oubli dans lequel sont tombés selon eux en Occident les considérables sacrifices et les 27 millions de morts des Soviétiques pendant la Seconde Guerre mondiale.

Le souvenir de la Grande Guerre Patriotique, le nom donné en Russie au conflit armé entre l’URSS et l’Allemagne nazie, reste la source d’une immense fierté dans le pays et constitue un pilier essentiel du patriotisme prôné par le Kremlin.

Les dirigeants soviétiques (de g. à dr.) Kliment Vorochilov, Vyatcheslav Molotov, Staline et Nikolai Iejov sur les rives du canal de Moscou. Après que le chef de la police secrète Iejov ait été jugé et exécuté, il sera effacé (pendant la période de 1939 à 1991) de cette photo. (Wikipedia Commons)

« Ne pas oublier l’histoire » : l’exemple de la Grande Purge de Staline - une période de répression et de terreur extrêmes

La Grande Purge, une période de persécution politique en Russie et dans tout l’Union soviétique, menée par Staline entre 1936 et 1938, est considérée comme l’un des plus grands massacres de l’histoire de l’humanité.

Dans le cadre de cette répression, toute personne soupçonnée d’être un élément « antisoviétique » est exécutée ou envoyée dans un des innombrables camps de travail, des camps où des centaines de milliers de victimes meurent de faim, d’épuisement ou de maladie. Staline ne se soucie pas de savoir s’il tue ceux qui ont adopté sa cause ou des personnes innocentes. Pour lui, des vies, même innocentes, doivent être sacrifiées afin d’assurer l’élimination des vrais dissidents. « Chaque communiste représente potentiellement un ennemi caché. Comme il n’est pas facile de les identifier, l’objectif sera atteint même si seulement 5% des personnes tuées sont de vrais ennemis », déclare-t-il.

Donc tout individu peut être reconnu comme « ennemi du peuple » et payer de sa vie. Les principales cibles des purges sont ceux nés en pays étranger, ceux qui ont eu autrefois des liens avec des partis non communistes, les riches paysans expropriés suite à la révolution de 1917… enfin tous les « éléments suspects ».

D’autre part, une paranoïa extrême combinée à l’exigence de la pureté idéologique prévue par la doctrine communiste, poussent le dictateur à tuer d’innombrables membres de son propre parti.

À la fin de la Grande Purge, environ un tiers des trois millions de membres du Parti communiste ont été éliminés.

Epochtimes.fr avec AFP

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