« Défendre son pays se démontre de plusieurs manières. Être engagé dans l’armé oblige-t-il à porter une arme ? » Dans le film Tu ne tueras point, Mel Gibson nous présente l’histoire vraie de Desmond Doss.
« Je veux défendre mon pays. Mais, je ne porterai pas d’arme », déclarera Desmond Doss devant la Cour martiale.
1945, la guerre
L’armée américaine est engagée dans des batailles insoutenables. Dans cet enfer, un homme, refusera de porter une arme. Il devient infirmier sans arme. Il est croyant, chrétien, protestant. Il choisit après différentes péripéties familiales d’être objecteur de conscience. Il veut s’engager pour son pays. Malgré l’incompréhension des gradés, des autres soldats de son bataillon, il gardera jusqu’au bout sa conviction : être un militaire sans arme. Dans le plus grand danger, il ramènera les blessés derrière la ligne de front. Il est infirmier pour sauver les vies des soldats américains et… japonais.
Desmond Doss : coopérateur de conscience
Desmond Doss est le premier objecteur de conscience à recevoir la médaille d’honneur, la plus haute distinction militaire des États-Unis. Il ne veut pas se battre mais servir en tant que personnel médical « non combattant ». L’armée est dépassée par ce choix et Desmond Doss est maltraité pendant ses classes. Par respect des autres qui partent au combat, il reviendra à un seul moment sur ce choix. Doss ne s’est jamais revendiqué objecteur de conscience. Il préférait le terme de « coopérateur de conscience » comme nous le précise Mel Gibson, le réalisateur. Doss était persuadé qu’il avait beaucoup à apporter sans pour autant devoir tuer d’autres êtres humains, même en période de guerre.
Desmond Doss était un coopérateur dans le sens où il tenait absolument à se joindre à l’effort de guerre, Mel Gibson nous donne le fond de sa pensée face à ce vrai héros : « On est cependant en droit de se demander quel genre de fou affronte l’enfer d’Okinawa sans arme. Mais Doss savait exactement dans quoi il s’engageait. Il a été héroïque 7 jours sur 7. Il a élevé l’héroïsme à un niveau quasi inédit. Plongé au cœur du chaos, Desmond va découvrir s’il est à la hauteur des principes qu’il s’est fixés. »
Aux atrocités de la guerre, il oppose une foi à toute épreuve. Desmond Doss a conquis sa conviction de non-violence et de refus de porter une arme dans son histoire familiale. Il appliquera le commandement « Tu ne tueras point » pour le restant de sa vie.
La bataille d’Hacksaw Ridge ou l’insupportable
À ce moment du film, Mel Gibson a rendu la bataille aussi réaliste que celle de 1945. De vrais effets spéciaux, des moyens techniques de caméras sont créés. Le public est au cœur de l’horreur.
« Comment peut-on rendre hommage à un homme de la trempe de Desmond ? En essayant de raconter l’histoire la plus sincère possible. Ce que Desmond a accompli dépasse de loin ce que la plupart d’entre nous seraient capables d’accomplir. C’était un homme exceptionnel, mais, il ne tient qu’à nous d’essayer de nous montrer à la hauteur », précise Mel Gibson, lors de la présentation du film.
Aujourd’hui, par ces temps troublés, que devient le principe d’objection de conscience ou de coopérateur de conscience ? Coopérateur de conscience contre toutes les oppressions qui offensent la valeur humaine. Le but n’est pas d’être le sauveur du monde mais d’agir de façon individuelle à notre niveau. Agir autour de nous concrètement face à la misère, la pauvreté, la violence, la faim… Suis-je capable de faire ce choix face à la réalité ? Comment je réponds à ce S.O.S. de la société. Le coopérateur de conscience est le petit frère positif de la non-assistance à personne en danger. Et si aujourd’hui, je devenais, dans mon foyer, mon entreprise, mon école, mon club de sport, mon église, tout lieu où je rencontre l’autre dans son quotidien, un coopérateur de conscience ? Est-ce que je le veux ? Est-ce encore possible ? Mon monde respire de ce manque de coopération. Que me dit ma conscience ?
Pour en savoir plus
« Tu ne tueras point »
film de Mel Gibson avec Andrew Garfield, Teresa Palmer.
Durée 2h11mn
Sortie nationale 09/11/2016
Pour un face à face avec un autre film sur la non-violence, le Gandhi (1982) de Richard Attenborough avec Ben Kingsley.
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