Le nouveau Premier ministre nigérien Ali Mahaman Lamine Zeine a assuré vendredi soir au New York Times que les militaires qui ont renversé le président Mohamed Bazoum lors du coup d’État du 26 juillet ne lui feront aucun mal.
Dans cet entretien réalisé par le quotidien américain depuis Dakar, M. Zeine, un civil, affirme également que les militaires nigériens qui l’ont nommé n’ont « aucune intention » de collaborer avec la Russie, ni avec les mercenaires du groupe Wagner.
Des conditions de détention du président qui se détériorent
Interrogé sur le sort de M. Bazoum qui inquiète la communauté internationale, M. Zeine répond que « rien ne lui arrivera car nous n’avons pas de tradition de la violence au Niger ». Mais, a averti le président du Nigeria Bola Tinubu lors d’un entretien jeudi avec le président du Conseil européen Charles Michel, et selon des propos rapportés vendredi par une responsable de l’UE, « les conditions de détention du président Bazoum se détériorent. Toute nouvelle détérioration de son état de santé aura de sérieuses conséquences ».
De son côté, au siège de l’ONU à New York, le porte-parole du secrétaire général Antonio Guterres a été interrogé par la presse sur l’état de santé du président Bazoum et même s’il était encore « vivant ». « J’ai parlé à quelqu’un qui lui parle régulièrement. Eh oui, à notre connaissance, nous n’avons pas d’indication pour dire qu’il n’est pas vivant. Donc, autant que je sache, il est vivant », a assuré Stéphane Dujarric.
Mises en garde
Le Premier ministre nigérien nommé le 7 août, un économiste qui fut ministre des Finances, est aussi questionné par le quotidien sur la présence de 1100 soldats américains et de 1500 militaires français, en lutte contre des jihadistes dans des opérations antiterroristes avec l’armée locale. Viendra « le moment de revoir » ce partenariat stratégique avec les États-Unis, répond-il, tout en saluant la « position extrêmement raisonnable » de l’administration de Joe Biden, qui prône la voie diplomatique plutôt que militaire pour rétablir un pouvoir démocratique.
Quant à Paris, le New York Times écrit que M. Zeine – dont on ne sait pas s’il s’exprimait en français ou en anglais – accuse certains responsables français de condescendance mais souhaite que l’ancienne puissance coloniale reste au Niger. « Nous avons été formés dans des universités françaises, nos officiers ont été formés en France. Nous voulons juste être respectés », fait valoir M. Zeine.
Et face aux craintes d’un rapprochement avec Moscou et Wagner, le Premier ministre « n’a vu aucune intention » en ce sens de la part des dirigeants militaires de son pays. Mais, met-il en garde, « ne poussez pas les Nigériens vers des partenaires que vous ne voulez pas voir ici ».
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.