« On est démunis, c’est une triple peine » : le père de Kimberley se bat pour obtenir le certificat de décès de sa fille

Par Emmanuelle Bourdy
25 août 2024 08:10 Mis à jour: 25 août 2024 12:17

Le 8 août dernier, Kimberley Manciet, jeune femme de 21 ans, était emportée par une vague à proximité du Gouffre de l’Étang-Salé, sur l’île de La Réunion. Pour l’heure, son corps n’a toujours pas été retrouvé et la famille ne peut donc pas obtenir de certificat de décès. Alan Manciet, son père, se bat pour faire avancer les choses.

Ce 8 août fatidique, Kimberley se trouvait avec sa nièce, âgée de 10 ans, lorsqu’elle a été happée par une vague au niveau du Bassin bleu, près du Gouffre de l’Étang-Salé. Si la fillette a pu être sauvée par un gendarme, la jeune Iséroise de 21 ans n’a pas eu cette chance. Un important dispositif avait alors été déployé pour tenter de la retrouver.

Les autorités la considèrent comme vivante

Cependant, après cinq jours de forte mobilisation, la famille de Kimberley s’était résolue à mettre fin aux recherches, ainsi qu’elle l’avait annoncé sur les réseaux sociaux. « Les plongeurs n’ont pas répondu à l’appel et si ça avait été le cas on ne pense pas qu’ils auraient pu plonger car cette après-midi la mer était encore trop dangereuse », avait-elle expliqué sur la page Facebook « Hommage à Kimberley Manciet ».

En plus du chagrin immense causé par la perte de sa fille, son père a expliqué ce vendredi 23 août à BFMTV les difficultés administratives auxquelles la famille était confrontée. En effet, tant que le corps de Kimberley n’a pas été retrouvé, les autorités la considèrent comme étant toujours vivante.

« Il va y avoir un flou qui peut durer un an »

Pour ajouter de la douleur à la douleur, Alan Manciet se voit contraint de monter un « dossier complet » afin d’espérer obtenir cet acte de décès. Pour cela, il doit notamment prouver que sa fille « a été happée » par une vague, avant de mourir noyée. Il doit également retrouver des témoins de ce tragique accident afin que ceux-ci lui fournissent leur « témoignage ».

Cette procédure va « prendre du temps », ainsi que le lui a signifié une greffière du tribunal de Saint-Pierre, dans lequel il s’est rendu. « Il va y avoir un flou qui peut durer un an », pointe-t-il auprès de nos confrères. La mairie a d’ores et déjà annoncé à la famille qu’elle ne peut rien faire, alors qu’elle a pourtant aidé cette dernière de façon significative.

« On ne peut pas continuer à voir ce gouffre ‘manger’ nos enfants »

Cet acte de décès doit, entre autres, permettre de clore le « crédit étudiant » de Kimberley, qui, jusque-là, poursuivait ses études à Limonest (Rhône). Soucieux d’éviter d’autres pertes humaines, Alan Manciet souhaiterait également créer une association afin de sensibiliser le public sur la dangerosité du Bassin Bleu, dont les autochtones eux-mêmes se méfient. Ce lieu est souvent le théâtre de forts courants, ce que la plupart des touristes ignorent. Et pour couronner le tout, les consignes de sécurité sont réduites a minima, dénonce le père de famille éploré. Reconnaissant être un peu en colère, il espère que les autorités assumeront leurs « responsabilités ».

« Il faut faire quelque chose, on ne peut pas laisser ça comme ça. On ne peut pas continuer à voir ce gouffre ‘manger’ nos enfants, ce n’est pas possible », martèle celui qui a le sentiment qu’on lui a « volé » sa fille.

« Je n’ai rien, je n’ai pas de certificat… J’ai l’impression qu’il y a comme un vide juridique », s’agace encore l’Isérois qui doit rentrer en France début septembre. « On est complètement déphasés. Juridiquement, c’est peut-être normal. Mais humainement, quelque chose ne tourne pas rond. On est démunis… C’est une triple peine », conclut l’homme en deuil.

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