« Le devoir de l’Etat est d’assurer le sécurité des Français », a affirmé samedi le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian qui a accueilli avec Emmanuel Macron et la ministre des Armées Florence Parly les ex-otages français libérés au Burkina Faso au prix de la mort de deux militaires.
« Dans cette affaire, il y a d’abord un devoir d’Etat. Le devoir de l’Etat c’est d’assurer la sécurité des Français, où qu’ils se trouvent, y compris dans des conditions extrêmes à l’étranger », a déclaré M. Le Drian, coupant ainsi court à toute polémique. « C’est une opération difficile que le président a souhaité suivre jusqu’au bout, c’est-à-dire jusqu’à l’arrivée des otages en France », a-t-il justifié, observant que « dans le passé, à chaque prise d’otage, quelles que soient les circonstances, quelles que soient les personnes, les présidents de la République ont toujours été présents pour l’arrivée de nos compatriotes sur le territoire national ».
Le maire LR de Toulon chef-lieu du département où étaient basés les militaires tués, Hubert Falco, a dit samedi « refuser de « cautionner l’accueil solennel envisagé » pour les ex-otages qu’il a qualifiés de « touristes inconscients ». Arrivés en fin d’après-midi sur la base aérienne de Villacoublay, au sud de Paris, Patrick Picque et Laurent Lassimouillas avaient été enlevés le 1er mai pendant un séjour touristique au Bénin, dans une zone déconseillée par le ministère français des Affaires étrangères. Ils ont été libérés dans la nuit de jeudi à vendredi en même temps qu’une Sud-Coréenne et une Américaine qui étaient captives depuis 28 jours. L’otage sud-coréenne a été ramenée avec eux en France.
« Les conseils aux voyageurs que le ministère des Affaires étrangères diffusent régulièrement, doivent être respectés intégralement », a souligné M. Le Drian. « Ce ne sont pas des vœux pieux, ce sont des incitations impératives ». Il a également exprimé « une pensée émue pour Sophie Pétronin, Française détenue en otage au Mali depuis trois ans et demi. « Nous nous mobilisons pour elle et j’espère que rapidement elle sera parmi nous », a-t-il ajouté.
Saluant l’acte « héroïque » des deux militaires français tués dans l’opération au Burkina, Cédric de Pierrepont et Alain Bertoncello, la ministre des Armées Florence Parly a indiqué qu’elle serait présente pour leur rendre un premier « hommage » dimanche, lorsque « leur dépouille mortelle regagnera le sol de France ». Elle a aussi invité « les Français à venir nombreux, ou à se joindre par la pensée » mardi « dès 10H00 lorsque les cercueils de nos deux combattants morts pour la France traverseront le Pont Alexandre III pour rejoindre les Invalides où le président de la République présidera à 11H00 une cérémonie d’hommage national ».
D.C avec AFP
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