Le président finlandais Sauli Niinistö, dont le pays frappe à la porte de l’Otan depuis dix mois, doit rencontrer vendredi à Ankara son homologue turc Recep Sauli Niinistö, dans l’espoir d’obtenir un feu vert à son entrée dans l’Alliance atlantique.
M. Niinistö avait assuré mercredi que la Turquie, membre de l’Otan depuis un demi-siècle, annoncerait vendredi sa décision concernant la demande d’adhésion finlandaise. « J’irai (à Ankara) recevoir l’expression de leurs intentions », avait-il indiqué dans un communiqué. Le président turc, qui bloque l’entrée de la Finlande et de la Suède depuis mai 2022, avait laissé entendre plus tôt mercredi qu’il répondrait favorablement à la « promesse » donnée à Helsinki d’intégrer l’Alliance. « Vendredi, nous rencontrerons le président (finlandais) et ferons ce que notre promesse implique », avait déclaré M. Erdogan.
La rencontre entre M. Erdogan et M. Niinistö, qui s’est rendu jeudi dans la province turque de Kahramanmaras, doit démarrer aux alentours de 14h30 (11h30 GMT). Si M. Erdogan donne son blanc-seing, il reviendra au Parlement turc de ratifier la demande d’adhésion de la Finlande à l’Alliance atlantique, présentée conjointement avec la Suède l’an dernier en conséquence de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. La Finlande partage plus de 1300 km de frontière terrestre avec la Russie. La date du vote du Parlement turc n’est pas connue, la question restant de savoir s’il aura lieu avant ou après les élections présidentielle et législatives turques du 14 mai.
Après la Finlande, la Suède n’a pas les faveurs de la Turquie
Le Parlement turc devrait interrompre ses travaux environ un mois avant le double scrutin. Même si la Hongrie doit aussi ratifier la demande d’adhésion finlandaise, un feu vert turc ouvrirait la voie à l’entrée de la Finlande dans l’Otan. Les 28 autres États membres de l’Alliance ont ratifié la demande d’adhésion des deux pays nordiques, qui doit être approuvée à l’unanimité. Les choses sont en revanche beaucoup plus compliquées pour la Suède, qui concentre les objections d’Ankara.
La Turquie accuse notamment Stockholm de passivité face à des « terroristes » kurdes réfugiés en Suède. Et l’autodafé d’un exemplaire du Coran en Suède, en janvier, avait fini de suspendre le processus. Le président turc avait alors laissé entendre, le 29 janvier, que la Finlande pourrait intégrer seule l’alliance. Mardi, le Premier ministre suédois Ulf Kristersson a également reconnu que la probabilité que son voisin rejoigne l’Otan avant la Suède avait « augmenté » dernièrement.
M. Kristersson garde toutefois l’espoir de boucler l’entrée de son pays dans l’Alliance avant le prochain sommet de l’Otan prévu en juillet à Vilnius, en Lituanie.
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