Sur le marché chinois, le kilo d’holothurie, animal marin surnommé « concombre de mer », vaut mille dollars le kilo. Pour le pêcher illégalement, des marins vietnamiens font un mois de mer jusqu’aux eaux territoriales françaises, en Nouvelle-Calédonie. Lors d’une conférence de presse jeudi à Paris, le commandant de la zone maritime de Nouvelle-Calédonie, territoire français du Pacifique Sud, a décrit l’opération de seize mois au cours de laquelle la marine française a intercepté ces navires, surnommés « Blue Boats » du fait de leur couleur, ramenant certains jusqu’au port de Nouméa pour y être saisis et déconstruits.
L’alerte a été donnée par l’interception, dans les eaux territoriales françaises protégées et riches en concombres de mer, d’un navire de pêche vietnamien, a raconté le capitaine de vaisseau Jean-Louis Fournier. « Puis il y en a eu un deuxième, puis un troisième et un quatrième. On a vite compris que ce n’était pas un phénomène isolé mais que nous avions affaire à de la pêche semi-industrielle, avec des gens extrêmement déterminés, qui n’hésitaient pas à faire trente à quarante jours de mer pour venir pêcher dans nos eaux ».
« L’holothurie est un animal à l’aspect répugnant mais qui se vend au moins mille dollars le kilo sur le marché chinois », ajoute-t-il. Surpêché, il a quasiment disparu dans le Pacifique Nord. Face à ces navires opérant en flottilles de six ou sept unités reliés par radios, la marine française, en coopération avec la Navy australienne, a monté une opération militaire de grande ampleur: repérage des blue boats par des avions Gardian de surveillance, intervention d’une frégate, de vedettes et de commandos de marine français.
Résultat : en seize mois, entre 2016 et la fin 2017, 73 blue boats ont été détectés, vingt interceptés, neuf ont été déroutés sur la Nouvelle-Calédonie pour y être saisis et déconstruits. La saisie et la revente de 34 tonnes d’holothuries a permis de financer la création d’une filière de démontage des navires. Les capitaines ont été jugés et condamnés à des peines de prison ferme, les équipages renvoyés en avion vers le Vietnam.
« L’idée est de dissuader les gens de venir pêcher chez nous en toute impunité », a ajouté le capitaine de vaisseau. « Les bateaux sont détruits, le produit de la pêche saisi : la famille qui a armé ce bateau hésite à les renvoyer aussi loin. Pour le moment, c’est un succès. Ça fait sept mois qu’ils ne sont pas revenus. Au Vietnam, ils sont en train de faire leurs comptes… »
DC avec AFP
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