Plusieurs départements français débordés par l’afflux de mineurs isolés en provenance de l’étranger

14 janvier 2019 16:40 Mis à jour: 12 juillet 2019 09:29

Une enquête menée par Europe 1 montre que la France a de plus en plus de mal à faire face à l’afflux de mineurs isolés sur son territoire.

Selon Europe 1, le nombre de mineurs isolés étrangers présents dans l’Hexagone est passé de 8000 en 2016 à 15 000 en 2017 avant d’atteindre 18 000 l’an dernier.

« Il s’agit en grande majorité de garçons – les filles ne représentent que 4 à 4,5 % –, originaires pour les deux tiers d’entre eux des pays d’Afrique subsaharienne», précise la radio.

Une fois arrivés en France, ces mineurs obtiennent les mêmes droits qu’un jeune Français en danger et ils sont pris en charge par les services de la protection de l’enfance comme le stipule le Code de l’action sociale et des familles.

Des tests jugés peu fiables

Pour être reconnus comme mineurs isolés, les adolescents doivent parfois passer des tests osseux. Destinés à déterminer leur âge, ils consistent en une radio du poignet et des dents de sagesse.

Des examens particulièrement controversés d’après maître Catherine Delanoë-Daoud avocate spécialisée dans la défense des mineurs au barreau de Paris.

« Toutes les autorités médicales disent que ce n’est pas fiable, surtout à l’âge qui nous intéresse, c’est-à-dire de 16 à 20 ans. Certains parlent de marge d’erreur de deux ans, d’autres de quatre ans, ça n’a aucun sens », explique l’avocate.

Une procédure médicale susceptible de traîner en longueur alors que les capacités des villes ou des départements d’accueil apparaissent saturées :

« À Nantes, il se présente par exemple entre 35 et 50 nouveaux jeunes à ‘tester’ chaque semaine, soit trois fois plus qu’en 2016, ils sont 20 à 30 dans les Hauts-de-Seine, où l’on ne peut traiter que 4 ou 5 dossiers par jour », souligne Europe 1.

En outre, les résultats des évaluations peuvent parfois être remis en cause, notamment dans le cas où un mineur isolé est transféré vers un autre département que celui où les examens osseux ont été effectués : le nouveau département d’accueil peut en effet demander à ce qu’une seconde évaluation soit réalisée.

Une situation inégale selon les territoires

Par ailleurs, certains départements sont jugés plus favorables que d’autres pour l’accueil de ces mineurs venus de l’étranger, ce qui « peut provoquer un afflux plus massif de jeunes sur certains territoires, qui mettent en difficulté le département » explique Yasmine Dégras – membre de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ).

Elle milite d’ailleurs pour la mise en place d’un système d’évaluation « à peu près incontestable » pour mettre un terme au « nomadisme » des jeunes qui se dirigent vers les départements les plus souples « grâce au bouche-à-oreille ou aux associations ».

Selon Europe 1, les territoires ayant rencontré le plus de succès en 2018 sont « la métropole de Lyon (558), les Bouches-du-Rhône (534), Paris (444) et le Pas-de-Calais ».

Le temps que l’évaluation de leur minorité soit effectuée, l’État est censé prendre en charge ces jeunes en fournissant aux départements une aide financière afin qu’ils puissent les mettre à l’abri.

Des jeunes livrés à eux-mêmes

Celle-ci s’élevait à 250 euros par jour et par mineur dans la limite de 5 jours en 2018. Un montant porté à 500 euros par jeune pour l’ensemble de la phase d’évaluation et assorti de 90 euros destinés spécifiquement à l’hébergement, dans la limite de deux semaines.

Malgré l’aide financière qui échoit aux collectivités chargées de prendre en charge les mineurs isolés le temps que leur évaluation soit réalisée, il n’est pas rare que ces jeunes se retrouvent livrés à eux-mêmes.

« Avant l’évaluation, on a beaucoup de mineurs non accompagnés qui restent à la rue dans les grandes villes, comme Lille, Paris, Toulouse ou Bordeaux. À Marseille, il y a même des mineurs qui ont été évalués comme mineurs mais qui restent dans la rue faute de place », explique Olivier Peyroux – sociologue qui s’intéresse aux mineurs isolés depuis plusieurs années.

« Le véritable danger, c’est que ces mineurs deviennent une main d’œuvre d’organisations délinquantes. […] Leur discours est plus attractif que celui de la protection de l’enfance, et c’est ensuite très difficile de les en sortir », conclut M. Peyroux.

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