La construction d’une future éolienne sur un site préservé de l’île d’Ouessant est l’un des trois volets du projet PHARES qui cherche à décarboner la production d’électricité pour les 800 habitants. Mais tout le monde n’y est pas favorable. Vendredi 13 janvier 2023, la cour d’appel administrative de Nantes a étudié le dossier. Le rapporteur public a recommandé de donner raison aux opposants.
La société qui conduit le projet PHARES (Projet d’hybridation avancée pour renouveler l’énergie dans les systèmes insulaires) sur l’île d’Ouessant, dans le Finistère, a saisi, vendredi 13 janvier 2023, la cour administrative d’appel de Nantes. Et lui a demandé d’annuler le « refus implicite de l’État » de la laisser implanter son éolienne, rapporte France 3 Régions.
« En développement » depuis 2016, ce projet est composé de deux hydroliennes Sabella de 500 kW chacune, d’une centrale photovoltaïque de 500 kW, mais également de cette éolienne de 900 kW. Il vise à garantir « 65 % de la production énergétique » de l’île d’Ouessant, actuellement alimentée par une centrale au fioul acheminé depuis le continent.
Le projet d’#éolienne sur l’île d’#Ouessant en passe d’être enterré par la justicehttps://t.co/OZD2briqXZ
— France 3 Bretagne (@france3Bretagne) January 13, 2023
« L’éolienne portera atteinte aux paysages protégés »
Le producteur français d’énergies renouvelables Akuo Energy et le fabricant d’hydroliennes Sabella – qui pilotent le projet PHARES – ont rappelé, lors de l’audience, que la consommation énergétique des îliens « dépend aujourd’hui de l’import de 1600 tonnes de fioul par an » exploitées pour alimenter une centrale thermique. « Cette source d’énergie, coûteuse et polluante, est vouée à disparaître », ont fait valoir les porteurs du projet, soutenus par la région Bretagne, l’Ademe et la mairie.
Cette éolienne rencontre néanmoins, sur place, l’opposition du collectif Ouessant Vent de Bout qui s’est formé en 2021. « Elle va dominer la partie sud-est d’Ouessant, un site classé Unesco » dénoncent-ils. Sa hauteur totale, pales incluses: 67 mètres. 20 mètres plus grande que le phare du Créac’h.
Vendredi, à Nantes, le rapporteur public – dont les avis sont souvent suivis par les juges – a préconisé de donner raison aux opposants: l’éolienne « portera atteinte aux paysages protégés de l’île d’Ouessant » a-t-il expliqué.
La cour administrative d’appel de Nantes, qui a mis sa décision en délibéré, rendra son arrêt dans les prochaines semaines.
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