Selon une société d’analyse de la santé basée en Grande‑Bretagne, la vague de Covid‑19 qui devrait atteindre son apogée le mois prochain pourrait entraîner le décès de 25.000 Chinois par jour. Ce qui constitue une sombre prédiction sur les conséquences que pourrait entraîner le brusque revirement apporté par le régime à sa politique de lutte contre la pandémie en l’absence de chiffres fiables sur le Covid‑19.
Ce pic devrait se produire le 23 janvier, autour du Nouvel An lunaire chinois, précise Airfinity dans sa dernière analyse publiée le 29 décembre. Selon les chercheurs, les infections au Covid‑19 devraient atteindre leur maximum le 13 janvier, lorsque 3,7 millions de personnes auront contracté le virus. Le plus grand nombre de décès devrait être enregistré 10 jours plus tard.
Des épidémies massives balaient le pays depuis que le régime a brusquement renoncé à sa politique zéro Covid emblématique. Toutefois, l’ampleur et la gravité réelles de l’épidémie sont difficiles à évaluer en l’absence de données crédibles sur les infections, ce qui incite les spécialistes à se tourner vers des données indirectes pour évaluer l’impact sur l’économie mondiale et la santé de la population chinoise.
Le modèle d’Airfinity repose sur les données régionales des provinces chinoises, qui dépassent de loin les statistiques d’infection communiquées par les autorités sanitaires centrales, ainsi que sur l’expérience de Hong Kong, du Japon et des autres pays qui ont abandonné les mesures similaires de lutte contre la pandémie.
Selon les chercheurs, 1,7 million de décès en tout pourraient être enregistrés en Chine avant la fin du mois d’avril.
Statistiques douteuses
Actuellement, chaque jour, 1,8 million de personnes sont infectées par le virus en Chine, avec un total de 20,4 millions de cas cumulés depuis le 1er décembre, a indiqué Airfinity dans un communiqué. Cette situation pourrait entraîner 9000 décès par jour imputables au virus, selon Airfinity, soit près du double de l’estimation faite il y a une semaine.
Ce chiffre est nettement supérieur aux quelques milliers d’infections et décès enregistrés par les autorités sanitaires chinoises.
Depuis le 7 décembre, lorsque le régime a brusquement fait marche arrière et assoupli sa politique zéro Covid draconienne, la Chine n’a reconnu que 10 décès dus au Covid. Les responsables de la santé ont récemment expliqué qu’ils définissaient un décès attribuable au Covid‑19 comme étant celui d’un individu décédé d’une insuffisance respiratoire causée par le Covid‑19, excluant les décès causés par d’autres maladies et conditions, même si le défunt avait été testé positif au virus.
En raison de cette définition restreinte, le nombre officiel de décès dus au Covid‑19 en Chine restera toujours bien inférieur à ceux des pays occidentaux, même si les morgues et les crématoriums sont surchargés. Un employé des pompes funèbres de Chengdu a fait savoir à Reuters que son entreprise brûlait 200 corps par jour, contre 30 à 50 avant la levée des restrictions imposées pour lutter contre la pandémie. « Beaucoup sont morts du Covid », a assuré un autre employé.
Les hôpitaux du pays, qui étaient loin d’être préparés à cette soudaine reprise, sont également submergés de patients, ce qui laisse penser que l’épidémie pourrait être bien plus grave que ce qui est officiellement annoncé. Jeudi, un médecin de Shanghai a déclaré aux médias d’État que le nombre de personnes arrivant dans les services d’urgence avait presque doublé, atteignant les 1500 par jour, dont 80% de patients atteints du Covid‑19.
Les provinces et les villes chinoises ont estimé que des dizaines de milliers de personnes sont infectées chaque jour. Le Zhejiang a fait état la semaine dernière d’un million de cas par jour. Une autre ville chinoise, Qingdao, un demi‑million.
Les autorités locales ont fourni d’autres indications sur l’explosion des cas de Covid‑19. Plus de 60% des habitants de la province du Sichuan, dans le sud‑ouest du pays, ont été infectés par le Covid‑19, selon les résultats obtenus lors de la seconde série d’enquêtes menées par l’autorité sanitaire provinciale, publiés jeudi.
Du nord du Heilongjiang à Hainan, dans le sud du pays, des dizaines de provinces chinoises ont eu recours à des questionnaires en ligne pour évaluer la vague en cours depuis que le régime a revu à la baisse l’obligation de procéder à des tests de masse et a autorisé la population à communiquer les résultats des tests antigéniques effectués à domicile sur une base volontaire.
Le taux d’infection réel devrait être plus élevé dans la mesure où près de 30% des 158.000 participants présentant de la fièvre, de la toux ou d’autres symptômes liés au Covid‑19 n’ont pas effectué de tests antigéniques ou de PCR, ont indiqué les autorités dans un communiqué.
Méfiance et restrictions de voyage
Le manque d’informations fiables sur les épidémies et les inquiétudes suscitées par les nouveaux variants ont incité les États‑Unis, le Japon et d’autres pays à adopter des contrôles frontaliers à l’arrivée des ressortissants chinois.
Vendredi, la Corée du Sud a encore renforcé ses mesures frontalières en exigeant que les voyageurs en provenance de Chine présentent un résultat de test négatif. Ce test doit être effectué dans les 24 heures précédant le départ. Selon les médias locaux, la Corée du Sud a déjà commencé à tester les voyageurs en provenance de Chine dont la température corporelle dépasse 37,3 degrés C.
« En l’absence d’informations complètes fournies par la #Chine, on peut comprendre que les pays du monde entier agissent selon des méthodes qui, selon eux, peuvent protéger leurs populations », a écrit Tedros Adhanom Ghebreyesus, chef de l’Organisation mondiale de la santé, sur Twitter le 29 décembre.
Le Dr Tedros a une nouvelle fois lancé un appel pour obtenir des informations plus détaillées « afin de procéder à une évaluation complète des risques liés à la situation du #COVID‑19 sur le territoire chinois ».
Reuters a contribué à cet article.
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