Un homme a été tué et un policier du RAID blessé lors d’un échange de tirs, survenu tôt samedi sur une aire d’autoroute près de Dijon, dans le cadre d’une filature visant une filière de passeurs entre la France et la Grande-Bretagne.
Les faits se sont produits sur une aire de l’A31, au niveau de Selongey (Côte d’Or) lors d’une opération de police menée dans le cadre d’une enquête ouverte en région parisienne pour « aide au séjour en bande organisée et association de malfaiteurs », a indiqué le procureur de Dijon, Olivier Caracotch dans un communiqué.
Un véhicule immatriculé en Grande-Bretagne
Il s’agit d’un dossier de l’Office de lutte contre le trafic illicite de migrants (Oltim) portant sur une filière de passeurs entre la France et la Grande-Bretagne et impliquant des réseaux « extrêmement violents », a précisé à l’AFP une source proche du dossier.
Dans ce cadre, deux policiers du Raid, une unité d’intervention spécialisée dans la lutte contre la criminalité organisée, avaient pris en filature un véhicule immatriculé en Grande-Bretagne.
Vers 01h00 du matin, ils se trouvaient dans leur véhicule sur l’aire d’autoroute lorsqu’ils ont été visés « subitement (par) des tirs d’armes automatiques » de deux hommes sortis de la voiture qu’ils tenaient sous surveillance, selon Olivier Caracotch.
Les agents ont riposté avec leurs armes de service. Les suspects se sont alors enfuis mais leur voiture a été retrouvée accidentée une centaine de mètres plus loin. Un homme a été découvert à quelques mètres du véhicule « mortellement atteint », tandis que quatre autres ont pris la fuite.
Trois Irakiens en garde à vue, un autre homme en fuite
Trois d’entre eux, de nationalité irakienne et originaires du Kurdistan, ont été interpellés par la suite notamment grâce à des « moyens aériens déployés par la gendarmerie nationale ».
Ils ont été « immédiatement placés en garde à vue pour tentative d’homicide volontaire sur un fonctionnaire de police », tandis que le quatrième suspect est toujours « activement recherché », précise Olivier Caracotch.
Le pronostic vital du policier, atteint à la jambe, n’est pas engagé, selon le procureur.
Deux enquêtes distinctes ont été ouvertes, l’une pour « tentative d’homicide volontaire sur un fonctionnaire de police », confiée à la Section de recherches de la gendarmerie de Dijon, l’autre pour « recherche des causes de la mort », confiée au même service d’enquête en cosaisine avec l’Inspection générale de la police nationale, a-t-il indiqué.
« Des réseaux hyper violents, qui utilisent désormais des techniques de guerre »
Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, qui a souhaité sur X un « prompt rétablissement » au policier blessé, a salué l »« incroyable courage » des unités d’élite, précisant qu’un hélicoptère du GIGN était venu en appui des recherches.
Le ministre avait dévoilé vendredi, avec son homologue des Comptes publics, Amélie de Montchalin, un plan de lutte contre les réseaux de passeurs, appelant à « sortir de la naïveté » face à des filières qui « deviennent de plus en plus violentes et dangereuses ».
« On a des réseaux criminels qui sont des réseaux hyper violents, qui utilisent désormais des techniques de guerre », avait-il lancé, mettant en cause des groupes, « très aguerris, qui sont parfois d’anciens militaires » et citant en exemple l’usage récent de missiles anti-char contre des policiers en Serbie.
« Plus de 4000 passeurs » ont été interpellés en France en 2024, selon le patron de l’Oltim, Xavier Delrieu.
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