Sa production passe de 15.000 à 800 œufs par jour : l’éleveur pointe les ondes de l’antenne relais située à 300 mètres

Par Emmanuelle Bourdy
16 septembre 2024 12:38 Mis à jour: 16 septembre 2024 17:37

Un agriculteur basé dans le Perche (Orne) a vu sa production d’œufs baisser drastiquement. En cause, une antenne relais installée à environ 300 mètres de ses poulaillers.

Didier Chevée, qui a été contraint de vendre sa ferme, tire aujourd’hui la sonnette d’alarme sur les conséquences nocives des antennes relais sur les animaux. Il en a fait lui-même la triste expérience, en avril 2023, ainsi que le relate Actu.fr.

« Très rapidement, les cinq poulaillers de la ferme sont touchés »

Didier Chevée explique à nos confrères qu’à la fin du mois de mars, les travaux d’installation de l’antenne relais étaient terminés. « Dès avril j’ai constaté une diminution de ma production », précise l’éleveur, dont l’exploitation, qui lui permettait de collecter 15.000 œufs par jour en moyenne, est subitement tombée à un niveau extrêmement faible d’à peine 800 œufs par jour.

« Très rapidement, les cinq poulaillers de la ferme sont touchés », poursuit l’ancien agriculteur, qui pensait au début que ses poules souffraient d’une « bronchite infectieuse, très contagieuse chez les poules ». Mais il a vite constaté que ces symptômes-ci étaient différents.

L’homme a fait venir un vétérinaire, qui n’a rien trouvé d’anormal chez ses poules. Il a alors contacté un géobiologue. Lorsque ce dernier s’est rendu sur place, au cours du mois de juillet 2023, il a supposé que le problème provenait des ondes électromagnétiques de l’antenne. « Je ne connaissais pas ce risque avant », confie-t-il.

« J’allais droit dans le mur »

Décidant de se tourner vers le gestionnaire de l’antenne relais, celui-ci lui a indiqué que l’antenne avait été mise en route le 12 juin 2023. Mais l’agriculteur affirme que des tests ont été effectués en amont. « Je l’entendais bien avant ! Des essais ont été réalisés dès la fin mars. De source non officielle, je sais que ces antennes sont poussées au maximum avant, pour être testées », soutient-il.

Afin de « tenter de résoudre » ce problème » et « trouver une solution », Didier Chevée s’est alors rapproché de l’association nationale Animaux sous Tension, dont l’objectif est de « défendre les droits, les intérêts des éleveurs (et leurs outils de travail), victimes de rayonnements électromagnétiques, des tensions parasites, et de courants vagabonds », est-il précisé sur son site. Mais voyant que son activité ne cessait de diminuer, il n’a pas eu d’autre choix que de tout vendre, en 2023. « J’allais droit dans le mur », se désole celui qui avait misé sur le circuit court, en 2016.

« Je ne veux pas que ça passe inaperçu »

Souhaitant aider l’éleveur, mais aussi interpeller les élus locaux, ses clients ont créé un collectif. Malgré de nombreux courriers envoyés, cela n’a donné aucun résultat. Cette année, il a néanmoins pu obtenir une entrevue avec la députée de sa circonscription, qui a adressé un courrier au ministre de l’Agriculture ainsi qu’au Premier ministre et à Orange, mais n’a obtenu aucune réponse à ce jour.

« J’ai l’impression que les élus sont conscients du problème, mais ne savent pas quoi faire », souligne Didier Chevée, qui, lui, préconise de laisser une distance de deux kilomètres entre une antenne et un élevage. Mais d’après ses différents interlocuteurs, une telle norme a peu de chance d’aboutir.

Bien qu’il n’ait pas été indemnisé pour le préjudice subi et n’espère plus rien à ce niveau, Didier Chevée veut cependant continuer à se battre. « Je ne veux pas que ça passe inaperçu », confie-t-il. Pour médiatiser l’affaire, l’homme a d’ores et déjà préparé plusieurs courriers, qui seront envoyés à différentes personnalités, relatent nos confrères. Quant à ses poules, « elles vont bien et pondent normalement », assure-t-il, les gallinacés ayant été vendus à l’un de ses collègues, qui réside à 15 km de l’antenne.

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