« Le football salvadorien est en deuil » après une bousculade qui a fait douze morts samedi soir dans un stade de la capitale, a déclaré dans la nuit le chef de la police salvadorienne Mauricio Arriaza.
Neuf personnes ont succombé dans le stade, trois autres sont mortes à l’hôpital tandis qu’au moins deux autres sont dans un « état critique », selon un bilan provisoire de la police.
La Fédération salvadorienne de football (Fesfut) a décrété la suspension de tous les matches prévus pour la journée de dimanche.
Le drame est survenu quand des supporters « ont essayé d’entrer » dans le secteur sud du stade Cuscatlan, le plus populaire, avant un match de première division entre l’équipe locale d’Alianza et le CD FAS, à San Salvador.
Le président de la Fédération internationale (Fifa) Gianni Infantino a présenté dimanche, dans un communiqué, « ses plus sincères condoléances aux familles et aux amis des victimes ».
Un nouveau drame
Ce drame intervient six mois après la tragédie du stade de Malang, dans l’île de Java en Indonésie, qui avait coûté la vie à 135 personnes dans une bousculade géante provoquée par des tirs de gaz lacrymogène de la police. Il s’agit d’une des pires catastrophes de l’histoire du sport.
Quand l’incident est survenu dans le stade salvadorien, la rencontre a été interrompue et des centaines d’agents des forces de l’ordre ainsi que des militaires ont coordonné l’évacuation des spectateurs.
Selon un porte-parole des secours, Carlos Fuentes, plus de 500 personnes ont dû être prises en charge à l’intérieur de l’enceinte de quelque 35.000 places, l’une des plus grandes d’Amérique centrale. Les 100 personnes les plus touchées ont été conduites vers des établissements de santé, a-t-il poursuivi, précisant que certaines présentaient des symptômes d’asphyxie et d’autres types de « traumatismes ».
Les joueurs des deux équipes se sont joints aux opérations de secours des blessés à l’intérieur du stade et sur la pelouse tandis que les ambulances affluaient dans le hurlement des sirènes.
« Je suis traumatisé d’avoir vu les gens au sol, morts, blessés, leur visage couvert d’ecchymoses car ils avaient été piétinés », a témoigné auprès de l’AFP Fredy Alexander Ruiz, survivant à 28 ans de la bousculade.
» Cinq personnes sur moi qui m’étouffaient »
« J’avais comme cinq (personnes) sur moi qui m’étouffaient », dit-il : « Grâce à Dieu j’ai pu attraper le pied d’un policier et ils m’ont tiré, moi et un ami ».
Sandra Guzmán, 40 ans, a elle été admise à l’hôpital national Rosales de la capitale : « Je ne pouvais même pas respirer, ils m’étouffaient », a-t-elle également déclaré à l’AFP tôt dimanche matin, alors qu’elle quittait l’hôpital.
Devant la grille, « les gens me poussaient pour entrer (dans le stade), ils ne m’ont pas laissé la possibilité de reculer, j’ai eu une crise, il y avait beaucoup de gens sur moi. Je me suis évanouie et quand je me suis réveillée, j’étais à l’hôpital », explique-t-elle.
« C’est la première fois qu’une telle chose m’arrive… et aussi la dernière », ajoute-t-elle, en promettant de ne plus jamais revenir dans un stade.
Le chef de l’Etat, Nayib Bukele, a annoncé qu’une enquête était ouverte. « Tous seront concernés: équipes, directions, Etat, billetterie, ligue, fédération, etc. », a-t-il écrit sur Twitter. « Quels que soient les coupables, ils ne resteront pas impunis », a-t-il prévenu.
La Confédération de footbal d’Amérique du Nord, d’Amérique centrale et des Caraïbes (Concacaf) a déclaré dans un communiqué être « choquée » par la catastrophe et a promis « d’apporter son plein soutien pour faire la lumière sur cet évènement et pour mettre en oeuvre les mesures qui permettent d’éviter ce genre d’incident à l’avenir ».
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