L’Éducation nationale a suspendu le directeur d’une école élémentaire publique au Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis), ce lundi 20 janvier. La justice administrative a dénoncé son adhésion à « l’idéologie islamiste radicale ».
Ce directeur et enseignant d’une école élémentaire publique du Blanc-Mesnil faisait l’objet d’un contrôle administratif et d’une surveillance depuis les Jeux olympiques de Paris 2024, rapporte le média spécialisé ToutEduc. Le rectorat de Créteil l’a suspendu ce 20 janvier en raison de ses liens, selon la cour administrative d’appel de Paris, avec « l’idéologie islamiste radicale ».
Des mesures prises dans le cadre des JO 2024
Pendant les JO 2024, près de 700 mesures individuelles de contrôle administratif et de surveillance (Micas) ont été prises par le ministère de l’Intérieur, à l’encontre d’individus « condamnés pour faits de terrorisme ou fortement radicalisés ». Cette décision avait provoqué, à l’époque, la gronde d’associations de défense des libertés.
Dans ce cadre, le 24 juin 2024, le directeur de cet établissement scolaire du Blanc-Mesnil avait reçu, via un arrêté, l’interdiction de se déplacer en dehors du territoire de cette commune pour une durée de trois mois. Il devait de surcroît pointer quotidiennement au commissariat.
Le chef d’établissement, qui avait alors contesté cette décision devant le tribunal administratif de Montreuil, avait été débouté le 2 août dernier. Le tribunal avait donné raison au ministère de l’Intérieur sur tous les éléments qu’il avait avancé.
Il était « acquis à l’idéologie islamiste radicale »
Le ministère de l’Intérieur mentionnait que ce directeur – fréquentant la mosquée At-Tawhid au Blanc-Mesnil, considérée comme « radicale » par la justice – « présentait des signes physiques caractéristiques d’une pratique religieuse rigoriste », refusant notamment tout « contact physique avec les femmes ».
Le ministère de l’Intérieur avait aussi pointé « le large relationnel au sein de la mouvance islamiste radicale » de l’enseignant, précisant les liens qu’il entretenait avec la sœur d’un homme dont la condamnation pour association de malfaiteurs était en lien avec une entreprise terroriste, relate Le Parisien. En 2019, ce chef d’établissement avait par ailleurs fait l’objet de signalements de la part de « plusieurs habitants de la commune » et de « parents d’élèves » en raison de son « comportement prosélyte ».
Le 17 janvier dernier, les juges de la Cour administrative d’appel de Paris ont eux aussi mis en avant les arguments du ministère de l’Intérieur, estimant que l’intéressé était « acquis à l’idéologie islamiste radicale ».
« La suspension est prise à titre conservatoire »
La direction académique de Seine-Saint-Denis a donc décidé de suspendre l’enseignant ce 20 janvier, lorsqu’elle a eu « connaissance de l’arrêt rendu par la cour administrative d’appel de Paris », cette mesure relevant d’une précaution « au vu de l’appréciation portée par la cour ». Cette suspension est toutefois prise « à titre conservatoire » et « ne préjuge pas de la suite qui y sera donnée », a indiqué le rectorat de Créteil, ajoutant que « le remplacement est effectif ».
Thierry Meignen, qui a été maire LR du Blanc-Mesnil jusqu’en septembre 2021 – date à laquelle il est devenu Sénateur de la Seine-Saint-Denis (Ile-de-France) et a cédé sa place d’édile à Jean-Philippe Ranquet (sans étiquette) en raison de la loi sur le non-cumul des mandats – a réagi sur cette affaire.
Ayant été surpris par cette décision, l’élu a déclaré au quotidien francilien que c’était « la première fois » que ce directeur d’établissement faisait parler de lui. « Je n’avais pas de raison de penser qu’il avait quoi que ce soit à se reprocher. C’était plutôt un bon directeur, assez proactif, qui tenait bien son école », a-t-il assuré.
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