Si l’Europe est « attaquée » sur le commerce, elle « devra se faire respecter », insiste Emmanuel Macron

Si l’Europe devait être « attaquée » sur son commerce international, elle « devra se faire respecter », a martelé lundi à Bruxelles le président français Emmanuel Macron, sur fond de menaces de droits de douane américains sur les produits européens.

« Si nous étions attaqués sur les sujets commerciaux, l’Europe, comme une puissance qui se tient, devra se faire respecter et donc réagir », a-t-il déclaré à son arrivée à une réunion informelle des chefs d’État de gouvernement de l’Union européenne, consacrée à la défense.

Le ministre chargé de l’Europe annonce de son côté que la Commission européenne « sera en mesure de riposter » et qu’elle en a « les instruments ». Interrogé sur le plateau de LCI, il rappelle que « l’on est déjà passé par là », en référence à la première administration Trump. « En 2016, il y a déjà eu Donald Trump et nous avons montré que nous avions des moyens de répondre », à travers « une négociation » avant « d’escalader ».

Benjamin Haddad : « Emmanuel Macron l’a toujours dit… Donald Trump va défendre les intérêts des États-Unis, nous défendrons les intérêts de l’Europe. »

Ce gouvernement euro-mondialiste n’est pas au service des français, il faut censurer et qu’ils foutent le camp.

Nous ne sommes… pic.twitter.com/Aj3cKtt3Cu

— Lili Adresan🌺 (@AdresanSoso) February 3, 2025

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Les dirigeants de l’Union européenne ont affiché lundi unité et fermeté face aux menaces de droits de douane de Donald Trump, tout en appelant le président américain à la raison pour éviter une guerre commerciale qui ne ferait que des perdants. L’Allemagne, traditionnellement plus prudente sur la relation transatlantique et les questions commerciales, a assuré que l’Europe saurait répliquer si nécessaire à d’éventuels droits de douane américains visant ses produits.

« Les États-Unis et l’Europe bénéficient des échanges de marchandises, des échanges de services. Si maintenant la politique tarifaire complique cela, ce serait mauvais pour les États-Unis, mauvais pour l’Europe », a affirmé le chancelier allemand Olaf Scholz. « Il est clair qu’en tant que grande zone économique, nous pouvons (…) réagir aux politiques douanières avec des politiques douanières. Nous devons le faire et nous le ferons ». « Mais l’objectif doit être de privilégier la coopération », a-t-il nuancé.

Entre fermeté et ouverture au dialogue

Cette ligne de fermeté et d’ouverture au dialogue était également incarnée par la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas. « Nous avons besoin de l’Amérique et l’Amérique a besoin de nous aussi », a-t-elle déclaré. « Les droits de douane augmentent les coûts. Ils ne sont pas bons pour l’emploi, et ils ne sont pas bons non plus pour les consommateurs, c’est clair », a-t-elle ajouté.

« Nous devons faire tout notre possible pour éviter ces droits de douane et ces guerres commerciales totalement inutiles et stupides », a estimé le Premier ministre polonais Donald Tusk. « Mais en même temps, et c’est mon conseil à tous mes collègues ici à Bruxelles, nous devons, lors de nos éventuelles discussions avec nos amis américains, ne pas perdre de vue nos intérêts, ne pas perdre notre respect de nous-mêmes et notre confiance en nous », a-t-il poursuivi, soulignant que ce n’était « pas facile ».

L’Union européenne avait assuré dès dimanche qu’elle riposterait « fermement » si Donald Trump lui imposait des droits de douane, regrettant ceux déjà annoncés à l’encontre du Canada, du Mexique et de la Chine.

« L’UE répondra fermement à tout partenaire commercial qui imposerait de manière injuste ou arbitraire des droits de douane sur les produits de l’UE », a affirmé un porte-parole de la Commission européenne.