Les plongeurs cherchaient jeudi le corps du dernier des six disparus dans l’épave du super yacht du magnat britannique de la tech Mike Lynch après avoir récupéré dans la matinée le corps du cinquième disparus, a constaté l’AFP.
Des plongeurs spécialisés travaillant avec un robot sous-marin ont remonté mercredi quatre corps de l’épave du « Bayesian », tandis qu’un autre a été récupéré jeudi matin, ont constaté des journalistes de l’AFP. Ces cinq corps récupérés portent le nombre des morts à six, après la découverte lundi du cadavre d’un premier homme.
Une personne reste désormais recherchée, sans que l’on sache laquelle, dans l’attente de l’identification officielle des cinq corps récupérés dans l’épave.
Le navire a sombré en quelques minutes
Mike Lynch, un richissime homme d’affaires surnommé le « Bill Gates britannique », fêtait avec ses amis, collaborateurs et avocats sa relaxe en juin dans un procès pour fraude aux Etats-Unis qui aurait pu lui coûter de longues années de prison.
Le navire a sombré en quelques minutes après le passage d’une tornade lundi matin et 15 personnes, dont six passagers parmi lesquels une mère et sa fille d’un an, ont été sauvées, tandis qu’un membre de l’équipage a été retrouvé mort.
Les six personnes qui manquaient à l’appel mercredi matin, dont les corps de cinq ont été récupérés, étaient Mike Lynch et sa fille Hannah, Jonathan Bloomer, le président du conseil d’administration de Morgan Stanley International, une branche de la banque américaine, et de l’assureur Hiscox, ainsi que son épouse, et Chris Morvillo, un avocat qui a défendu Mike Lynch dans son procès aux Etats-Unis, ainsi que son épouse.
Les premiers témoins avaient raconté que le mât de 75 mètres s’était rompu mais les informations disponibles mercredi semblent indiquer que ce n’est pas le cas. La vitesse à laquelle le yacht a coulé et le fait que les autres bateaux autour de lui n’aient pas été touchés soulèvent des questions, notamment celle de savoir si la quille lestée, qui fait contrepoids à l’imposant mât, était abaissée ou relevée au moment de la tempête.
Le patron du groupe naval The italian sea group, propriétaire du chantier naval Perini navi qui a construit le Bayesian, ne décolère pas et pointe du doigt l’erreur humaine.
« Ils sont tombés dans un piège, ces pauvres gens ont fini comme des souris »
« Tout ce qui s’est passé révèle une longue série d’erreurs. Les passagers ne devaient pas être dans les cabines, le navire ne devait pas être à l’ancre », déclare Giovanni Costantino dans une interview jeudi au Corriere della Sera. « Regardez, un navire Perini a résisté à l’ouragan Katrina, de catégorie 5 » qui a dévasté les Etats-Unis en 2005, dit-il.
« Est-ce qu’il a l’air de ne pas pouvoir résister à une trombe d’air locale? Il est d’usage, lorsque le navire est à l’ancre, d’avoir un garde sur le pont, et s’il était là, il n’aurait pas pu ne pas voir la tempête arriver », poursuit M. Costantino. « Au lieu de cela, il (le yacht, ndlr) a pris l’eau alors que les invités étaient encore dans leurs cabines. Un angle de 40 degrés suffit pour que ceux qui se trouvent dans une cabine se retrouvent avec la porte au-dessus d’eux: pouvez-vous imaginer un homme de 60 à 70 ans grimper pour sortir? », s’interroge le patron du constructeur naval.
« Ils sont tombés dans un piège, ces pauvres gens ont fini comme des souris », a conclu M. Costantino.
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