« Un pays doté d’un fort pouvoir d’influence (soft power) peut facilement diffuser son idéologie et ses valeurs, lui permettant de manipuler et contrôler l’opinion publique mondiale », a-t-il été déclaré dans un reportage de décembre 2007 sur China Central TV. Le Parti communiste chinois (PCC) estime la diffusion de sa culture de la violence à travers d’art être un élément essentiel de ses campagnes de « soft power ».
Selon les Neuf commentaires sur le Parti communiste, pour perpétuer sa tyrannie, le Parti communiste chinois vise à détruire la culture traditionnelle chinoise et à la remplacer par une culture de « tromperie, méchanceté et violence ». Dans le même temps, il utilise des manifestations culturelles superficielles de la culture traditionnelle chinoise pour tromper les gens et accroître son influence dans le monde.
L’établissement de centres culturels chinois dans les pays du monde entier est une initiative chapeautée par le ministère chinois de la Culture et du Tourisme. Selon un rapport, 34 agences provinciales sont chargées de créer des centres culturels visant à « promouvoir la culture traditionnelle et moderne chinoise ». Le projet vise 30 pays ou villes, tels que Singapour, les îles Fidji, Stockholm, Tel Aviv, Luxembourg, le Népal, le Sri Lanka, le Laos, Sydney, le Caire, Malte, le Mexique et Copenhague.
Les arts de la scène sont l’un des moyens par lesquels le Parti communiste chinois diffuse sa culture reconditionnée. Pour ce faire, il dénature les légendes traditionnelles séculaires et réécrit les paroles d’anciennes chansons folkloriques.
Examinons quelques exemples.
La légende chantée Liu Sanjie
La légende de Liu Sanjie, vieille de 1 300 ans, est un exemple de cette culture reconditionnée. Liu Sanjie était une jeune fille belle et intelligente dont le chant conquérait le cœur des gens. Dans un film musical et des représentations théâtrales, le Parti communiste chinois a insidieusement dénaturé la légende pour y instiller la haine, transformant Liu en leader d’une classe paysanne opprimée. Dans les versions modifiées, ses chansons encouragent la lutte violente contre les propriétaires terriens, considérés être la classe oppressive.
Bien que les références à Liu Sanjie aient été interdites pendant la Révolution culturelle (1966-1976), le PCC a promu cette version de la légende en Chine et à l’étranger.
Un site web en langue chinoise promouvant l’idéologie communiste affirme que la version du PCC de cette légende est « la comédie musicale la plus influente du monde », qu’elle rappelle aux gens de ne pas oublier « le sang et les larmes de la lutte des classes » et que « les chansons de Liu Sanjie étaient comme le feu de la haine brûlant du fond de son cœur ».
Epoch Times a obtenu plusieurs documents, émis par diverses agences du régime chinois, détaillant les avancées du régime en matière d’« exportation de la culture » par le biais de l’initiative de la Ceinture et la Route (Belt and Road Initiative, BRI).
En 2018, le département de la Culture de la province du Guangxi a envoyé huit troupes d’artistes pour jouer la comédie musicale de Liu Sanjie dans des pays liés par le BRI, dont Singapour, Macao, Israël, la Turquie, l’Espagne et la Croatie. Un autre document montre que la pièce a été présentée à Singapour devant une audience de 6 000 personnes en 2018. Elle a été jouée aux Philippines lors du Nouvel An chinois 2019.
La province du Guangxi, dont Liu Sanjie est originaire, a été chargé d’ouvrir des centres culturels au Vietnam et au Laos.
Les Gardes rouges du lac Hong
L’opéra révolutionnaire Les Gardes rouges du lac Hong raconte l’histoire d’un Parti communiste chinois, nouvellement formé, qui organise des milices dans la région du lac Hong, dans la province du Hubei, pour combattre l’armée du Kuomintang (le plus ancien Parti politique de la Chine contemporaine, présent aujourd’hui à Taïwan), pendant la guerre civile chinoise, au cours des années 1930. Ces milices communistes sont devenues l’Armée rouge chinoise, responsable du massacre d’un grand nombre de civils partout où elle est passée. Or, l’opéra glorifie ses origines.
En novembre 2018, lorsque le PCC a envoyé cet opéra en Australie, il a raccourci son nom en « Lac Hong ».
Dans une déclaration, l’Australian Values Alliance, une organisation composée principalement de Chinois australiens, s’est opposé à la représentation, déclarant que le spectacle « représente une nouvelle tentative du gouvernement chinois d’introduire le soft power pour influencer l’Australie ». Le communiqué ajoute que « l’opéra présente de nombreux chants ‘révolutionnaires’ qui glorifient l’Armée rouge. Nous savons tous que l’Armée rouge a tué massivement pendant la Longue Marche en ciblant particulièrement les propriétaires terriens, dont beaucoup étaient d’innocents paysans ».
Le Détachement féminin rouge
Ce ballet révolutionnaire chinois est également l’une des huit pièces théâtrales « modèles » du PCC. Le personnage principal est une paysanne qui échappe à l’emprisonnement d’un propriétaire terrien véreux et rejoint le Détachement rouge (une unité de l’armée du Parti communiste chinois réservée aux femmes) pendant les premières années de la révolution communiste. L’histoire se déroule à Hainan, la plus grande île de la mer de Chine méridionale.
Au cours des dix dernières années, la pièce a été présentée à l’international, y compris à Melbourne, en Australie, en février 2017. Un reportage décrit le ballet comme militaire et martial, « les costumes du ballet sont militaires et les accessoires sont en grande majorité martiaux : pistolets, fusils, couteaux, machettes. Il est rare que le Victorian Arts Centre soit l’hôte d’un tel arsenal ». Des Chinois, des Tibétains et des Vietnamiens de la région ont manifesté devant le théâtre, tenant des affiches et des banderoles proclamant l’importance de protéger les valeurs australiennes en Australie, dénonçant la violence et la haine, et demandant au « ballet fasciste » de « retourner en Chine », selon le même reportage.
En 2011, lors de sa représentation à Washington D.C., le ballet rouge a suscité une réaction similaire.
La Fille aux cheveux blancs
Pendant des centaines d’années, les Chinois de la province du Hebei, au nord-est du pays, ont cru en l’existence d’une sainte qui vivait dans les montagnes, possédait des super-pouvoirs, aidait les bonnes personnes et punissait les mauvaises. En raison de ses longs cheveux blancs, les habitants de la région l’ont nommée la sainte aux cheveux blancs et ont construit des temples pour la vénérer.
Au milieu des années 1940, le Parti communiste chinois a dénaturé l’histoire de la sainte en modifiant les paroles de chansons populaires et en produisant un opéra intitulé Fille aux cheveux blancs. L’histoire en est devenue une d’une paysanne se battant contre un méchant propriétaire terrien avec le soutien de l’Armée rouge. Dans ce récit communiste, la sainte est une esclave, violée par le propriétaire, qui s’échappe dans les montagnes et se cache dans une grotte jusqu’à ce que ses cheveux deviennent blancs. À l’époque, l’opéra était considéré comme un moyen très efficace de détruire les « superstitions » dans l’esprit des gens et inciter à la haine envers les propriétaires terriens.
L’opéra a ensuite été adapté en ballet et est devenu l’une des huit pièces de théâtre modèles autorisées à être jouées pendant la Révolution culturelle – au moment où les représentations sur Liu Sanjie étaient interdites.
Perturbation du PCC des véritables représentations de la culture traditionnelle chinoise
Alors qu’il utilise la tradition comme façade, le Parti communiste chinois ne ménage aucun effort pour empêcher d’autres compagnies des arts de la scène indépendantes de présenter au monde la véritable culture traditionnelle chinoise.
À cet effet, la principale cible du PCC est Shen Yun Performing Arts, une importante compagnie de danse classique chinoise basée à New York. Avant la pandémie, pendant six mois chaque année, Shen Yun effectuait des tournées dans le monde entier.
Le site web de Shen Yun explique comment le PCC détruit la culture chinoise. « Au cours des 70 années de son règne, le régime communiste a traité les valeurs traditionnelles chinoises – centrées sur le concept d’harmonie entre le Ciel et la Terre – comme une menace à son existence. Et dans ses campagnes systématiques telles que la Révolution culturelle, il a supprimé les croyances traditionnelles et détruit les trésors anciens – amenant 5 000 ans de civilisation au bord de l’extinction. »
Ce n’est qu’en étant indépendante du régime chinois que Shen Yun peut présenter l’essence de la tradition ancienne chinoise au monde entier – tout en faisant face aux entraves et aux interférences du PCC.
Le site web de Leeshai Lemish, maître de cérémonie pour Shen Yun depuis 2006, détaille 74 cas rapportés d’ingérence du PCC et de ses « missions diplomatiques » envers les spectacles de Shen Yun à travers le monde. Ces incidents ont eu lieu entre 2007 et 2019 dans les pays suivants : Australie, Autriche, Belgique, Canada, Chine, République tchèque, Danemark, Équateur, Angleterre, Finlande, Allemagne, Grèce, Irlande, Israël, Italie, Corée, Malaisie, Moldavie, Nouvelle-Zélande, Roumanie, Russie, Écosse, Corée du Sud, Espagne, Suède, Thaïlande, Pays-Bas, Ukraine et États-Unis.
L’on pourrait se demander pourquoi la Chine figure dans cette liste – Shen Yun n’étant pas autorisée à se produire en Chine.
Parce que la police chinoise surveille les Chinois qui achètent des billets pour voir les spectacles de Shen Yun à l’étranger – y compris à Hong Kong –, les harcèle, voire même, dans certains cas, séquestre les membres de la famille des artistes de Shen Yun qui vivent en Chine.
Pourquoi le Parti communiste chinois craint-il tant Shen Yun ?
Selon M. Lemish, l’une des raisons serait que le PCC veut se présenter comme le « protecteur de la culture chinoise » afin de légitimer son pouvoir. Il envoie donc des troupes d’artistes se produire à l’étranger. Or, la qualité des représentations de Shen Yun surpassant celles des troupes du PCC gorgées de propagande, le PCC n’a d’autres choix que de se rabattre sur toutes sortes de tactiques visant à saboter Shen Yun.
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