« Dogmatisme », « contraintes absurdes », « chasse aux crucifix »: la divulgation de la liste des produits et articles interdits au marché de Noël de Strasbourg a suscité mardi de vives réactions au sein de l’opposition, à la mairie écologiste de la ville qui met en avant sa quête d’« authenticité ».
Pas de champagne mais du crémant, des hot-dogs et des croix avec Jésus-Christ acceptés « sous réserves », ou encore les casquettes et le pop-corn bannis des étals des chalets : la liste des plus de 350 aliments et articles autorisés au marché de Noël a été mise à jour par la « commission consultative de sélection » du marché de Noël de Strasbourg.
« La mise en avant du savoir-faire et de l’authenticité sont primordiaux », défend Guillaume Libsig, adjoint (SE) chargé de la vie associative, qui siège au sein de cette commission. Selon lui, la liste donne sa « crédibilité à l’événement ».
Au marché de Noël de #Strasbourg crucifix et calendriers (de l’Avent) interdits à la vente mais loukoums bienvenus !
C’est une farce @JeanneBarsegh ? Bientôt Noël interdit ? pic.twitter.com/SRKy7g77NK
— Jerome Riviere (@jerome_riviere) October 11, 2022
Du « wokisme à la c.. »
« La capitale de Noël doit rester dans son temps, répondant aux questions posées par la société sur l’écoresponsabilité, la provenance des produits, le bien-être ou les identités », explique encore M. Libsig, qui refuse de voir la ville être « un supermarché à ciel ouvert (…) avec des objets vendus ailleurs le reste de l’année ».
« À vouloir tout contrôler pour Noël, la municipalité trébuche sur ses préjugés et son idéologie ! », tacle le conseiller municipal d’opposition Alain Fontanel (LREM), candidat malheureux à la mairie en 2020.
Anne-Pernelle Richardot (PS) évoque, quant à elle, du « wokisme à la c.. » dans le quotidien régional les Dernières nouvelles d’Alsace, qui a révélé la liste. Pierre Jakubowicz (Horizons) s’étonne, lui, « de voir arriver cette liste si tardivement », à un mois et demi de l’ouverture du marché, alors que la plupart des commerçants commandent leur stock en début d’année.
M. Libsig assume « afficher la couleur » pour avoir un « débat ». Pour les produits autorisés « sous réserves », les organisateurs auront « une discussion avec les exposants pour comprendre d’où vient le produit ? Pourquoi est-ce qu’il est là? », détaille-t-il encore. La liste sera entérinée « début 2023 », à l’occasion d’une nouvelle réunion de la commission.
Une volonté « d’interdire le symbole de la foi chrétienne »
Ainsi, concernant la vente de croix chrétiennes autorisée aussi « sous réserves », « la priorité est d’en avoir qui soient dignes et de bon standing, fabriquées en Europe, et n’arrivant pas dans des conteneurs d’Asie », fait valoir l’adjoint.
Dans une lettre ouverte à la maire EELV Jeanne Barseghian, Jean-Philippe Vetter, conseiller municipal LR, s’est ému d’une volonté de « vouloir potentiellement interdire sur le marché de Noël le symbole de la foi chrétienne ».
« La liste a été constituée démocratiquement, chaque voix compte », a défendu auprès de l’AFP Eric Bodein, un forain qui a un stand alimentaire et fait partie des 15 personnes siégeant dans la commission consultative de sélection.
« Le but est d’avoir des articles de meilleure qualité, il y avait un tri à faire », explique encore le professionnel.
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