Substances toxiques dans des emballages alimentaires en fibres végétales

Par Epoch Times avec AFP
7 janvier 2025 10:30 Mis à jour: 7 janvier 2025 11:17

Les emballages alimentaires à base de fibres végétales peuvent contenir des substances nocives et ne sont pas forcément très durables, déplore l’association de consommateurs CLCV (Consommation, logement et cadre de vie), dans une étude publiée mardi.

Si les tests menés par l’association « ne témoignent pas d’une infraction sanitaire en l’état de la réglementation », ils révèlent cependant « une composition pas toujours très verte et beaucoup trop d’allégations susceptibles de prêter à confusion » pour des emballages à base de fibres végétales, perçus comme plus durables et moins dangereux pour la santé que les contenants en plastique à usage unique qu’ils remplacent.

Barquette en pulpe de canne à sucre, boîte à pizza en carton ondulé, pots à soupe en carton kraft et emballage pour burger en papier kraft brun: l’association CLCV a analysé cinq emballages courants à base de fibres végétales commandés sur des sites fournissant la restauration à emporter.

Du bisphénol A dans la boite à pizza

Ces tests ont permis de détecter du bisphénol A dans la boîte à pizza. La présence de ce perturbateur endocrinien, interdit en France depuis 2015, pourrait être liée à l’emploi de carton recyclé, suppose la CLCV.

Des composés perfluorés PFAS dans des barquettes

Les analyses ont également suggéré la présence, dans la barquette en pulpe de canne à sucre, de composés perfluorés PFAS. Ces polluants délétères pour la santé –  dits « éternels » car peu dégradables dans l’environnement – sont souvent utilisés pour leurs propriétés imperméabilisantes et de résistance aux fortes températures.

Confusion entre « compostables » et « biodégradables »

Ces emballages sont souvent doublés d’un revêtement plastique pour les rendre étanches. Résultat: des « promesses exagérées » en termes de recyclabilité, souligne la CLCV. L’association dénonce par ailleurs une « confusion » dans l’emploi des termes « compostables » et « biodégradables ».

Pour l’association, industriels et professionnels doivent faire preuve de davantage de transparence sur la composition de leurs emballages. La CLCV engage aussi les pouvoirs publics à améliorer la réglementation.

Privilégier les emballages réutilisables et le zéro déchet

L’association souligne en particulier la « mauvaise articulation » entre le règlement REACH sur la fabrication et l’importation de substances chimiques en Europe, et le règlement sur les matériaux en contact avec les aliments, qui « conduit à une gestion incohérente, responsable de la présence de substances délétères comme bisphénols, phtalates ou composés perfluorés dans les emballages alimentaires ».

« Le remplacement des emballages jetables en plastique par d’autres à base de fibres végétales ne semble pas tenir ses promesses en termes de sécurité et de durabilité », résume la CLCV, qui préconise de privilégier les emballages réutilisables et le zéro déchet, « seule alternative réellement durable ».

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