Un amendement visant à supprimer les avantages des anciens présidents de la République et Premiers ministres a été adopté par les sénateurs ce mercredi. Près de 2,8 milliards d’euros d’économies pourraient être réalisés, selon Nathalie Goulet, la sénatrice centriste à l’origine de celui-ci.
Entre 2022 et 2023, les crédits accordés aux ex-chefs du gouvernement ont augmenté de 11%. Pour cette raison, ce mercredi 22 janvier, les sénateurs ont adopté un amendement au budget 2025, souhaitant ainsi réduire les nombreux avantages dont bénéficient les anciens présidents de la République et anciens Premiers ministres.
« Personne n’est aux Restos du cœur »
« Fin des avantages des présidents et anciens premiers ministres c’est voté et hop hop hop des économies », s’est félicitée ce 22 janvier sur son compte X Nathalie Goulet, qui est à l’origine de cet amendement.
🚨Fin des avantages des présidents et anciens premiers ministres c’est voté et hop hop hop des économies 💸💸💸💸 pic.twitter.com/k9SlRRe9qo
— Nathalie Goulet (@senateur61) January 22, 2025
L’ancien Premier ministre Michel Barnier prônait déjà cette politique lorsqu’il était en poste. Sur le plateau de TF1 en novembre dernier, il avait notamment demandé aux ministres de « faire des améliorations sur le train de vie de l’État, être plus sobre et plus simple ». Les ex-chefs du gouvernement bénéficient en effet de nombreux avantages tels qu’un véhicule de fonction avec chauffeur, un secrétaire particulier, etc.
« Je vous propose de supprimer les avantages des anciens présidents de la République et des anciens Premiers ministres, qui dans l’ensemble ne sont pas des grands nécessiteux de la République, qui ont tous un certain nombre de retraites et qui ont tous des postes de consultant », a expliqué au cours de la séance ce mercredi la sénatrice de l’Orne. Et d’ajouter : « En tout cas j’ai vérifié, franchement, personne n’est aux Restos du cœur. »
2,8 millions d’euros d’économies
« Le République est bonne fille, mais la République est en faillite », est-il indiqué dans cet amendement daté du 15 janvier 2025. Sachant que les ex-chefs du gouvernement « sont pour la plupart multi-pensionnés et en général à la suite de très nombreux mandats parlementaires ou locaux », il n’y a donc « aucune raison de maintenir les moyens de la République à des citoyens qui ne la servent plus au motif qu’ils l’ont servie », précise encore le texte.
L’objectif de cet amendement permettrait donc de faire des économies pour un montant de 2,8 millions d’euros, avance Nathalie Goulet. En 2023, les dépenses liées aux ex-chefs de gouvernement s’élevaient à 1,42 million d’euros, alors qu’en 2022, ce chiffre atteignait 1,28 million d’euros, soit 11% de moins, selon un rapport de la députée Marie-Christine Dalloz enregistré à la Présidence de l’Assemblée nationale le 19 octobre 2024, dans le cadre du projet de loi de finances pour 2025.
Toutefois, cet amendement doit encore faire l’objet d’une validation au niveau de l’Assemblée nationale, et notamment en commission mixte paritaire.
Une protection nécessaire « dans un monde aussi dangereux »
« Il convient, quand même, dans un monde aussi dangereux que le nôtre, avec une délinquance de terrain ou avec des risques internationaux qui peuvent être d’agression, d’espionnage, qu’on se représente que des anciennes personnalités qui ont occupé des fonctions très importantes dans la République puissent avoir un service de déplacement et surtout de protection », a objecté ce mercredi Patrick Mignola, le ministre chargé des Relations avec le Parlement et ancien président du groupe Modem à l’Assemblée nationale.
Au micro de BFMTV ce mercredi, Sophie Primas, la porte-parole du gouvernement, a déclaré ne pas être « choquée » par le fait « qu’on ne loge pas à vie un ancien président ou qu’on n’assure pas sa sécurité jusqu’à la fin de sa vie ».
C’est aussi en substance ce qu’ont fait remarquer plusieurs orateurs ce mercredi lors de la séance, rappelant que certains anciens Premiers ministres – telle qu’Édith Cresson qui a été Première ministre du 15 mai 1991 au 2 avril 1992 – bénéficiaient de ces avantages depuis « plus de 30 ans ». Ce sera aussi le cas prochainement d’Édouard Balladur, qui a été Premier ministre du 29 mars 1993 au 17 mai 1995.
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