L’ancien présentateur de Lunettes noires pour nuits blanches a fait part de ses inquiétudes quant à l’évolution des programmes diffusés sur les chaînes de France Télévisions.
Invité de l’université d’été de La France Insoumise (LFI) qui s’est tenue du 22 au 25 août à Toulouse, Thierry Ardisson a participé à un débat sur la télévision devant les militants d’extrême gauche.
Présent aux côtés de Raquel Garrido – ancienne porte-parole de LFI et chroniqueuse de l’émission Les Terriens du dimanche ! pendant deux saisons – et de son mari Alexis Corbière, député LFI de la Seine-Saint-Denis, mais aussi de Frédérique Dumas, productrice et députée (ex-LREM) des Hauts-de-Seine ainsi que de Guillaume Prieur, venu représenter la Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques (SACD), Thierry Ardisson s’est dit « flatté et honoré » de l’invitation qui lui avait été faite.
Si l’ancien présentateur de Tout le monde en parle n’a pas hésité à exprimer ses inquiétudes vis-à-vis du projet de loi sur la réforme de l’audiovisuel qui doit être examiné cet automne, il a également fustigé la gestion de France Télévisions, pointant notamment du doigt la piètre qualité des programmes proposés par le service public.
« Je ne suis pas un enfant de la télé, mais de l’ORTF. L’ORTF est extrêmement critiquée, quand vous en parlez, les gens vous disent que c’était terrible, que le général de Gaulle appelait directement le présentateur du journal pour lui dire ce qu’il fallait dire. Est-ce que vous croyez que c’est vraiment différent aujourd’hui ? Non. En revanche, les programmes d’aujourd’hui sont beaucoup moins bien que ceux de l’ORTF […] C’était une télévision extrêmement qualitative », a déclaré Thierry Ardisson.
« Je n’ai pas eu la chance d’avoir des parents qui avaient de l’argent, j’étais en province et ça a été mon école. L’ORTF a été mon université. Aujourd’hui, je suis là pour essayer de faire en sorte que la télé du service public redevienne l’école du peuple », ajoute-t-il.
Ecoutez bien ce que dit Ardisson…..??? pic.twitter.com/5AE6fCDMNC
— christine moissonnie (@christine44000) September 4, 2019
« Comme je suis un homme blanc de plus de 50 ans, je n’ai plus le droit de faire de la télévision sur le service public. Si vous trouvez ça raciste, nous sommes d’accord ! », poursuit l’ancien animateur.
Des déclarations qui faisaient référence aux propos tenus par Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, pendant un entretien accordé à Europe 1 en septembre 2015.
Interrogée par Jean-Pierre Elkabbach à peine un mois après son élection à la tête de la société chargée de la gestion des activités de la télévision publique, l’ancienne élève de l’École centrale Paris avait en effet affirmé : « On a une télévision d’hommes blancs de plus de 50 ans et ça, il va falloir que ça change. »
« Faute de finances et d’exigence, la télévision s’éteint »
Dans une tribune publiée mi-juin à l’occasion de la diffusion du dernier numéro de l’émission Les Terriens du dimanche sur C8, Thierry Ardisson avait déjà mis en garde les patrons des chaînes de télévision françaises : « Attention, faute de finances et d’exigence, la télévision s’éteint. »
Après plus de dix années passées aux commandes de l’émission Les Terriens, Thierry Ardisson entend désormais régler ses comptes avec Vincent Bolloré, principal actionnaire du groupe Vivendi qui détient Canal+ et sa filiale C8, lui reprochant les conditions dans lesquelles son départ de la chaîne s’était déroulé.
Fin août, le septuagénaire a ainsi décidé d’assigner son ancien employeur en justice, saisissant le tribunal de commerce pour rupture brutale de dépendance économique.
« J’ai comme l’impression qu’ils jouent la montre en pensant que lorsque l’affaire viendra à l’audience, j’aurai retrouvé du travail et qu’ils pourront ainsi m’indemniser à moindre coût. Mais je ne suis pas seul, je pense à la centaine de salariés [de la société de production Téléparis qu’il détient avec Stéphane Simon, ndlr] qui vont rester sur le carreau ! », a expliqué Thierry Ardisson au Point.
Longue de plus de trente ans, la carrière de « L’homme en noir » sur le petit écran aurait peut-être méritée un autre dénouement.
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