Dassault Aviation a enfin confirmé le 1er décembre le franchissement d’une étape vers le futur avion de combat européen, après d’intenses « pressions » politiques franco-allemandes pour sauver ce projet aussi ambitieux que coûteux.
« Oui, aujourd’hui c’est fait. Nous avons un accord avec Airbus. Tous les blocages ont été levés », a déclaré le PDG de l’industriel français Eric Trappier au Figaro, précisant qu’« il ne reste plus que la signature formelle des contrats d’ici à quelques jours ».
Le 25 novembre, au côté du chancelier Olaf Scholz, la Première ministre Élisabeth Borne avait affirmé qu’« un accord avait été trouvé entre les industriels » pour des contrats d’études devant mener à un démonstrateur du Système de combat aérien futur (SCAF).
« Cela suppose une validation des États et je pense que c’est en cours », avait ajouté la Première ministre. Un porte-parole de Dassault avait ensuite déclaré que ce n’était « pas fait ».
Beaucoup de pressions
« Il y a eu des pressions de toutes parts. Nous en avons mis. Nous en avons subi. Mais tant que l’accord industriel n’était pas conclu, il était prématuré de l’annoncer », a remarqué Eric Trappier dans un entretien mis en ligne jeudi après-midi par Le Figaro, journal qui appartient au Groupe Dassault.
Selon le PDG, désormais « nous allons pouvoir entrer dans l’exécution de la nouvelle phase d’études, dite 1B, qui doit préparer le développement d’un démonstrateur, qui devrait voler vers 2029 ».
Quant aux contrats, « ils seront notifiés par la Direction générale de l’armement, qui est l’agence exécutive des contrats, au nom des trois pays partenaires – France, Allemagne et Espagne », a-t-il rappelé.
Un accord gagnant-gagnant
Lancé en 2017 mais encalminé depuis plus d’un an en raison de tiraillements entre Dassault et Airbus, le SCAF doit remplacer à l’horizon 2040 les avions de combat Rafale français et Eurofighter allemands et espagnols.
L’ampleur du projet -quelque 100 milliards d’euros évoqués- est telle qu’il doit se concevoir au niveau européen, le mener à l’échelle nationale n’étant pas envisageable.
Selon Eric Trappier, Dassault aviation est « confirmé » dans son rôle « de maître d’œuvre et d’architecte de l’avion » et a « obtenu la protection de son savoir-faire industriel et de ses technologies ».
Et de préciser : « la propriété des travaux à réaliser en commun sera partagée, mais les technologies et le savoir-faire qui nous appartiennent ne le seront pas. C’est un accord gagnant-gagnant pour toutes les parties ».
De son côté, Airbus s’est félicité du fait que « tous les partenaires industriels ont signé les accords respectifs pour lancer la prochaine phase du programme ».
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