L’assassinat du principal dirigeant des séparatistes prorusses de l’est de l’Ukraine, Alexandre Zakhartchenko, constitue une « provocation » qui mine le processus de paix, a affirmé samedi le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov. « C’est sans aucun doute une provocation », a-t-il déclaré à des journalistes, selon des agences de presse russes. « La mort de Zakhartchenko va certainement aggraver les tensions dans la région » et miner le processus de paix lancé par les accords de Minsk en 2015 et parrainé par l’Allemagne et la France, a-t-il ajouté.
Tué vendredi dans une explosion dans le centre de Donetsk
Alexandre Zakhartchenko, 42 ans, a été tué vendredi dans une explosion dans le centre de Donetsk, dernière victime en date d’une série d’assassinats visant des chefs rebelles. Il était depuis le début du conflit dans l’est de l’Ukraine le « président » de la République populaire de Donetsk, autoproclamée par les insurgés.
« Ce qui s’est passé aujourd’hui met un grand point d’interrogation sur tout le processus » de paix, a réagi tard vendredi soir, la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova. Elle avait auparavant estimé qu’il y avait « toutes les raisons de croire » que le gouvernement ukrainien était responsable de cet attentat.
Vladimir Poutine a présenté ses condoléances aux habitants de Donetsk
Le président russe Vladimir Poutine a de son côté présenté ses condoléances aux habitants de Donetsk dans un communiqué publié vendredi, qualifiant M. Zakhartchenko de « véritable leader populaire » et de « personne courageuse et déterminée ».
« L’assassinat perfide d’Alexandre Zakhartchenko est une preuve de plus que ceux qui ont choisi la voie de la terreur, de la violence, de la peur ne cherchent pas un règlement pacifique et politique du conflit », a-t-il ajouté, faisant implicitement allusion aux autorités ukrainiennes.
Fin des dirigeants historiques des territoires séparatistes
La mort d’Alexandre Zakhartchenko, ainsi que le limogeage en novembre 2017 d’Igor Plotnitski, le « président » de la République autoproclamée de Lougansk, voisine de Donetsk, et l’assassinat de plusieurs chefs de guerre, marquent la fin des dirigeants historiques des territoires séparatistes, arrivés au pouvoir à la faveur du conflit avec l’armée ukrainienne, qui a fait plus de 10.000 morts depuis son déclenchement en 2014.
DC avec AFP
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