Depuis qu’un parc éolien composé de six éoliennes a été implanté à environ 700 mètres de sa ferme, Fabien Pineau a remarqué que la santé de son troupeau s’était dégradée, au point d’avoir perdu plusieurs vaches en quelques mois.
Cet éleveur, basé à La Remaudière, gère avec sa mère le Gaec de la Borderie (Loire-Atlantique). Depuis l’arrivée d’un parc éolien, il rencontre bien des problèmes avec son troupeau, ainsi qu’il l’explique dans les colonnes du Figaro. Outre la baisse de sa production de lait, six de ses vaches ont déjà péri.
Baisse de la production de lait, mammites, boiteries
Tout a commencé en juin 2023, lorsque les fondations du parc éolien ont été coulées. L’éleveur a vu la production de lait de ses vaches baisser sans en comprendre la raison. Puis les choses ont empiré en décembre de cette même année, au moment où les éoliennes ont été montées et mises sous tension.
L’agriculteur, dont le cheptel s’élève à 65 vaches laitières, a vu une première vache mourir le 6 décembre 2023. Cinq autres ont péri par la suite. Il a également vu les problèmes de santé se cumuler sur ses bêtes, notamment des mammites et des boiteries, et la production de lait a continué de chuter.
Avant que ce parc éolien ne s’installe à proximité de la ferme familiale, le mât le plus proche était situé à 680 mètres d’elle, et il n’avait jamais constaté de tels problèmes. « Depuis des générations, la ferme a toujours vécu sans problème. La production de lait marchait très bien », souligne l’éleveur, qui n’était alors pas réfractaire à ce type d’énergie renouvelable.
« À chaque mise sous tension du parc ou hors tension, il y a une différence »
Fabien Pineau a rapidement fait le lien entre le parc éolien et la santé de ses vaches car, a-t-il constaté, « à chaque mise sous tension du parc ou hors tension, il y a une différence ». En effet, il a remarqué qu’en mai dernier, à la suite d’une panne sur le parc éolien, la santé de ses vaches s’était améliorée.
Un géobiologue est par ailleurs intervenu en janvier 2024. Il a constaté qu’au moins une éolienne, « placée sous une faille souterraine, […] transmet des perturbations électromagnétiques aux animaux », indique à nos confrères l’éleveur.
À la suite d’un diagnostic électrique du bâtiment, Fabien Pineau a effectué une mise aux normes d’équipotentialité, mais cela n’a rien changé à sa situation.
« Quand on se renseigne, on s’aperçoit qu’il y a d’autres cas »
EnergieTEAM assure de son côté n’avoir jamais connu de tels problème auparavant. L’exploitant du parc éolien estime d’ailleurs improbable l’impact des travaux de fondation sur la ferme de cet agriculteur. En outre, il propose de réaliser une expertise du GPSE (Groupe permanent pour la sécurité électrique en milieu agricole), afin d’obtenir des « données quantifiables et mesurables ».
Une réunion, réunissant « les différents acteurs impliqués », s’est tenue le 30 juillet dernier à la préfecture de Loire-Atlantique. À l’issue de celle-ci, l’intervention du GPSE a également été préconisée. Une solution qui ne réjouit guère l’agriculteur impacté car, d’une part elle n’avantage pas les éleveurs, qui finissent par se délocaliser, et d’autre part ceux-ci doivent eux-mêmes régler les frais de l’expertise.
Pour Fabien Pineau, la seule façon de prouver s’il y a un lien entre la santé de ses vaches et le parc est de stopper ce dernier momentanément. C’est également l’avis du premier adjoint au maire de La Remaudière, Hervé Crémet. « Quand on se renseigne, on s’aperçoit qu’il y a d’autres cas. Quand on retrouve les mêmes symptômes mot pour mot ailleurs, on se dit qu’il y a quelque chose, même si scientifiquement on ne peut pas tout démontrer », indique l’élu.
« C’est le Pot de terre et le Pot de fer »
« Ce qu’on peut certifier, c’est qu’avant l’implantation des éoliennes, l’élevage n’avait pas de problème. Maintenant que les éoliennes ont été implantées, les performances de l’élevage ont changé », souligne quant à lui Olivier Ranchy, géobiologue à la Chambre d’Agriculture des Pays de la Loire, admettant néanmoins que les problèmes peuvent être causés par les câbles ou le transformateur, et non pas par les éoliennes elles-mêmes.
Fabien Pineau a conscience qu’à l’heure actuelle, « il faut pouvoir faire cohabiter les nouvelles énergies avec un monde agricole ancré dans le territoire ». Mais il a aussi le sentiment que dans ce combat, « c’est le Pot de terre et le Pot de fer ». « On nous enterre tranquillement », conclut celui qui, en une année, estime avoir perdu environ 100.000 euros.
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