Un jeune homme appartenant à la mouvance néonazie, qui avait proféré des menaces sur internet, a été condamné dans la nuit de vendredi à samedi à Paris à deux ans d’emprisonnement.
Cette peine ayant été assortie d’un mandat de dépôt, il a été incarcéré. Le tribunal correctionnel a également prononcé contre cet homme de 19 ans, interpellé mercredi dans le Bas-Rhin, une interdiction de détenir une arme pendant cinq ans et demandé la suspension de son accès à plusieurs groupes sur les réseaux sociaux.
Il lui était reproché d’avoir publié le 8 juin sur une boucle Telegram sous le pseudonyme « Panzer DAF (Division Aryenne France) », une recette pour préparer des explosifs, et d’avoir appelé, toujours sur Telegram, à commettre des « ratonnades » après que des milliers de personnes se sont rassemblées le 10 juin contre l’extrême droite après les élections européennes.
Il était enfin soupçonné d’avoir publié un message dans lequel il disait « ce soir je vais faire sauter l’Elysée » et d’avoir menacé un journaliste spécialisé sur l’extrême droite ainsi que la drag-queen Minima Gesté après sa désignation comme porteuse de la flamme olympique.
Après son interpellation, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin avait affirmé qu’il voulait intervenir pendant une étape du relais de la flamme, mais le parquet de Paris avait indiqué que les propos à l’origine des investigations ne visaient pas l’organisation des JO.
Il était jugé en comparution immédiate au tribunal judiciaire de Paris, pour diffusion par réseau de communication électronique de procédés permettant la fabrication d’engin de destruction, provocation publique et directe non suivie d’effet à commettre un délit ou un crime et menace de destruction dangereuse pour les personnes matérialisée par écrit, image ou objet.
Le jeune homme a déclaré aimer Adolf Hitler
Pendant sa garde à vue, le suspect avait déclaré aimer Adolf Hitler, se revendiquant « néonazi ».
Devant le tribunal, le jeune homme, crâne rasé, boucle d’oreille et polo noir, a déclaré avoir voulu « troller » et « faire des blagues ».
« Au début je ne prenais pas vraiment conscience, maintenant je comprends », a-t-il concédé, reconnaissant que ses propos sur Minima Gesté étaient « violents ».
Sur le terme « ratonnade », il a expliqué que pour lui, il s’agissait d’une « démonstration de force dans la rue », réfutant toute volonté d’avoir voulu s’en prendre à des Arabes.
Déscolarisé depuis l’âge de 16 ans après avoir été expulsé d’un CAP pour une bagarre, il n’a depuis aucune activité.
A son avocate qui lui demandait s’il se sentait différent sur les réseaux sociaux, le prévenu a répondu: « Oui un peu, je suis moins extrême dans la vraie vie ».
Dans ses réquisitions, le procureur a dénoncé une « radicalisation d’extrême droite avant un passage à l’acte ». « Cette idée que les messages de haine diffusés en ligne servent à troller » est une « ligne de défense qu’on retrouve dans tous les groupes d’extrême droite, ce sont des arguments extrêmement classiques. »
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